Exposition de Nathalie DORE, peintre et Jean-Michel MATHIEUX-MARIE, graveur du 02 au 25 octobre 2008 à  la Fondation TAYLOR, Par

Creation Category: 

     
  
 Nathalie Doré - Vastitude 

En ce mois d'octobre, Nathalie DORE peintre, et Jean-Michel MATHIEUX-MARIE graveur, lauréat du grand prix Baudry, prennent possession des lieux pour une exposition très appréciée et la plus visitée depuis septembre 2007. Chaque jour, une quinzaine de visiteurs s'émerveillent devant les œuvres, sans compter les passants ébahis devant les vitrines ! Intrigués, ces visiteurs questionnent et réagissent face aux œuvres de ces deux artistes avides de grands espaces et perfectionnistes. 

A l'appellation de peintre, Nathalie Doré préfère celle d'artisan. Car selon elle, chaque œuvre requiert un savoir-faire qui se dénoue dans la lenteur du temps. Chaque tableau est une aventure et surtout une expérience sur la matière et la lumière. Ces premiers pas dans l'univers de la gravure l'imprègnerait-elle encore dans son travail actuel de peintre ? Pour Nathalie Doré, la qualité d'une œuvre dépend tout autant de la qualité du support, de choix de la toile, du châssis, des couleurs employées que du sujet et de la manière : L'œuvre est un tout. Dans un premier temps, elle recouvre la toile d'une couche épaisse de préparation : le gesso, qu'elle incise afin de faire onduler la couche picturale. Ou, inversement, elle s'amuse à lisser le gesso jusqu'à dissimuler la trame du tissage. Ensuite seulement, à l'aide de pinceaux et d'outils très fins elle parcourt patiemment la couleur, laissant se révéler de minces sillons d'orfèvre. Ses bords de mer, ses plages dorés ou ses déserts dénudés de personnages, forment des mondes éclatant de lumière que chaque visiteur rêveur s'approprie.   

« L'étrange - l'inquiétante route ! le seul grand chemin que j'aie jamais suivi, dont le serpentement, quand bien même tout s'effacerait autour de lui de ses rencontres et de ses dangers - de ses taillis crépusculaires et de sa peur - creuserait encore sa trace dans sa mémoire comme un rai de diamant sur une vitre »

« La Route » Julien GRACQ 

  
 Jean-Michel Mathieux-Marie - Hélicorde -point sèche sur acier 
Combien de fois ai-je entendu J-M Mathieux-Marie, réciter avec gourmandise cette route de mots : Serait-elle sa devise de graveur ? Si présent et si cher à l'artiste, cet extrait pourrait-il même, être gravé sur le fronton de son atelier ?

Après avoir exercé le métier d'architecte et rêvé d'utopies dessinées sur calque, il choisit de rêver plus librement et plus loin encore. Il s'inscrit donc à des cours de gravure à la ville de Paris dans l'atelier de Jean Delpech. Et, depuis trente ans, J-M Mathieux-Marie gravit toujours plus loin les limites de la technique de la pointe sèche, en s'exerçant directement sur cuivre, acier et plexiglas. Au rez-de-chaussée, sont exposés ses travaux récents : La Finale, Vents et bribes, Falaise. L'accrochage sur panneaux retrace les différents états afin que le visiteur saisisse le cheminement du graveur. Puis, dans la crypte, une sélection seulement de gravures permettent de suivre ce parcours entièrement dévoué à l'alchimie du papier et de l'encre, et au maniement « sportif » de la presse : Sierra di Bernia, Vues d'Italie, Paris intitulé Au Fil, La Route, Le parti pris des choses (Francis Ponge), Canéphore et Cauchemar (Fédérico Garcia Lorca). 

« La pointe sèche fait de moi ce qu'elle veut ! » dixit J-M Mathieux-Marie. Sans jamais être essoufflé, face à lui-même en reflet sur la plaque, il essaie de nouveaux procédés sans véritablement en connaître le résultat imprimé. Ou, à partir d'un sujet défini, d'une impression atmosphérique, il s'immerge pour trouver la méthode appropriée et transformer l'impossible, l'imaginaire en possible.