Tard, le soir,
Les mots ne me donnent pas
Le corps dont j'ai besoin pour respirer
Et ma coupe reste vide
Avec des fausses monnaies au fond.
Le sang bleu palpite dans le silence.
Je suis enfermée entre deux eaux
Dans le labyrinthe qui tremble sous la ville
Comme une bougie dans le brouillard.
Mais voilà , je suis une guerrière
Et mes ancêtres m'ont appris le combat.
Je chasserai les mots avec un grand filet
Comme je faisais enfant avec les papillons
Et je jetterai tout ornement.
Ainsi le verbe sera léger.
Moi et les mots nous formerons un instrument
Qui chantera du matin au soir
Et qui laissera aux papillons le soin d'engendrer
Les jours et les nuits
Du son des ailes.
Ma nouvelle maison sera en papier
Et les briques des mots envolés.
Les chaises, les tables et les lits seront fait des sons
Qui chanteront à chaque toucher.
Quand le temps laissera tomber ses fruits
Dans mon tablier
Les mots embaumeront le silence
Avec leur vibrations gaies.
La maison voyagera avec le fleuve
Et des coupes pleines je donnerai
A boire.