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Le Tri Run encore en vedette à  Montbazin, par Pierre Mamier

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Les 19èmes Foulées des Droits de l’Homme se couraient ce dimanche 8 novembre à Montbazin (34).La tradition a été respectée sur tous les plans : un beau soleil de bon matin, plus de 400 partants sur les deux boucles de 6 et 12km, une bonne trentaine de marcheurs et une organisation impeccable et minutieuse du groupe 48 Sète -Pays de Thau d’Amnesty International qui tenait à l’école stands ouverts aux informations, aux gestes de soutien et signatures.
Nous arrivons, Angela et moi à 8h30 car la marche est au programme à 9h chaque année pour Madame. Direction les inscriptions, à l’école, mais avec un petit plus dans les mains cette fois : mon livre « Il court, il court le diabétique » arrivé la veille par la Poste et dont pratiquement un des tout premiers exemplaires dédicacé est destiné au bon Vincent Diaz, le speaker attitré de la course qui est mentionné maintes fois dans le livre, avec sa photo, pour se manifester comme il le fait si sportivement et humainement dans les courses qu’il anime.
Nous sortons du parking et quelle est la première personne que nous rencontrons : Vincent, bien sûr ! Séquence émotion avec le livre offert et les suites qu’on peut y donner….

Aux inscriptions, chacun son dossard, le mien étant tout prêt grâce à internet. Le T-shirt « Amnesty » pour Madame et deux tickets de tombola traditionnels (et perdants), eux aussi !
  
  

 
Les marcheurs vont alors partir. L’appareil photo commence à travailler.

  
  


Les marcheurs ouvrent les circuits


Dédé Alison, le désormais roi des V4 surgit, toujours aussi en forme après ses Templiers. Puis c'est Daniel, l'autre "Maguelone Jogging", présent sur le 12km qui me tape sur l'épaule et les courses pour enfants sont là. Il faut alors marier photos et échauffement pour les 6km que j’ai choisis cette fois pour être tranquille plus tôt et….souffrir moins même s’il faut aller plus vite sur plus court.

Je croise alors le petit champion frontignanais Brice Cazale, qui survole de sa foulée aérienne la course de 2 km pour les minimes.
  
  


Les minimes, pour 2km

Après eux, les plus jeunes s’élanceront courageusement, encouragés par les parents du village et par Vincent Diaz, qui les « échauffe » au départ avec « Ola » et sautillements.

  
  


Les petits, pour 1km

 
  
  


Que de coupes pour les heureux récipiendaires!
  
  

Un ravitaillement très fourni et apprécié
Sur le coup de 10h Vincent et Christophe Morgo, conseiller général du canton de Mèze (et accessoirement vainqueur des récents 100km de Millau !) demandent au peloton compact sur la ligne de départ une minute de silence en mémoire du maire de Bouzigues, organisateur du Trail de la ville, brutalement décédé vendredi soir.Et c’est parti, Angela finissant dans mon dos ses 6km en bonne place…
Ca piétine pas mal pendant 500m, vu le nombre de coureurs. Le serpent s’allonge sur le chemin pierreux et montant de la garrigue qui propose un panorama sur Sète et le bassin de Thau. Quelques senteurs de thym au passage puis la seule descente vers le premier ravitaillement (que je saute) au carrefour de la séparation des deux circuits. J’ai mon rythme régulier mais il baissera quelque peu dans les trois ou quatre montées qui vont se succéder vers l’arrivée. Sûrement un vétéran 3 me passe ; je le tiens, le repasse mais il aura le dernier mot en finissant 50m devant moi dans la montée de l’arrivée. Je constaterai après, dans le classement qu’il était 4è V3 et moi 5è….sur 5 !! Aïe ! Meilleur classement que d’habitude (76è sur 144) mais dernier V3 quand même, avec 31mn28 !
Le T-shirt après la ligne : tiens ce n’est plus « Amnesty » mais « Hérault Sports » ! Tant pis pour la pub d’A.I. alors …Angela m’attend avec le verre de l’arrivée et me dit que Vincent, à l'arrivée de la marche, lui a demandé de parler du livre au micro, ce qu’elle a fait d’autant plus volontiers que tout est parti de son idée.

Une photo des premiers du 12km, le vainqueur Renaud Herde étant le frontignanais qui monte dans l’échelle des cadors en ce moment puis comme d’habitude, nous ne traînerons pas trop, les podiums n’étant plus au programme des dimanches !

  
  

Le vainqueur, Renaud Herde, de Frontignan, à droite et son second, Walter Hapard, en blanc


Et puis il y a le restaurant qui nous attend, pour fêter un tas de choses mais surtout l’anniversaire mon coach préféré…. !
Côté glycémies, si j’étais à 1,13g au lever, le matin, encore après un repas d’anniversaire la veille, j’étais à 1,39g à midi après la course. Chiffres au beau fixe, comme le ciel !

A Castelanau, le printemps dans le ciel et dans les coeurs, par Pierre Mamier

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C’était soi-disant l’automne dimanche dernier aux Foulées de St- Jean -de- Védas, c’était toujours l’automne ce 25 octobre à Castelnau- le- Lez…avec le printemps en plus ! Le fait de revenir une heure en arrière, peut-être ?! Le plaisir était alors multiple en prenant la A9 ce matin, pour la banlieue est de Montpellier.

L’engagement était réglé en deux clics sur internet dans la semaine et le numéro de dossard est aussitôt sorti. En arrivant sur l’avenue de la Monnaie(oui, oui !)plus qu’à présenter le certificat et les 8€ dans ce Palais des Sports qui trône sur les hauteurs de Castelnau.

Le café d’accueil est dans l’entrée, servi par des dames qui ont manifestement joué le jeu de la fête.
  
  

Avec les bougies, le café est encore plus chaud !

L'Oustal s'installe à  la salle Izzo, par Pierre Mamier

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Une exposition organisée par l’association « Clair de plume », en collaboration avec d’autres associations locales comme « VASI-JV » se tient à la salle Izzo jusqu’à ce dimanche 1er novembre. La thématique retenue est plutôt originale et inhabituelle et il fallait y penser, il s’agit de l’habitat traditionnel d’hier, d’aujourd’hui et de demain, d’où le nom de l’exposition : « L’Oustal d’ici et d’ailleurs ».

L'automne commence à  St Jean de Védas

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Un peu plus confiant en partant pour ces 10km des Foulées d’Automne à St -Jean -de- Védas, ce dimanche 18 octobre, car j’ai fait deux sorties dans la semaine, et elles s’étaient bien déroulées. Par contre j’ai hésité à m’engager pour Clapiers le samedi après-midi, de façon à « évacuer » la course avant le bon repas chez des amis de Montpellier, le soir. Mais ma femme ayant exprimé ses préférences pour repas et course le lendemain, ça n’a pas forcément facilité les choses, avec le retour à une heure du matin et une digestion et une glycémie bien plus « lourdes »( 3,50g au réveil !!!) que d’habitude. Et puis ma photographe a choisi de rester au lit dimanche matin! En l’enviant, je suis donc parti seul pour St Jean, distant de20km de Frontignan. Soleil mais que 11° au thermomètre : finies les chaleurs matinales des mois précédents ! Enfin l’automne, sec, mais l’automne, celui des Foulées…. ! Qui ont attiré, comme d’habitude, la grande foule. J’estimerai à près de 300 le nombre de partants sur le 5 et le 10km ; nous serons une quarantaine de plus, en vérité. Sur le parking, devant le collège, je me retrouve à côté d’une équipe de jeunes triathlètes. Bruyants, parlant haut, appuyés sur ma voiture et la secouant sans cesse, bien sûr pas de regard ni de bonjour de leur part, leur dialogue ne tournant qu’autour des premières places à prendre, les temps records à faire et la présence de Marocains…Bien sûr, je n’avais aucune place là-dedans ! Ils ont beau chercher une épingle nourrice pour leur dossard, que je n’en propose pas, même si j’en ai toujours dans mon sac, vu le grand intérêt qu’ils portent à leur « vieux » voisin…. !! Heureusement, en matière de communication, arrive le bien sympathique Bruno Chetail, l’ancien président historique de « Jogging Castelnau », qui « tracte » pour les Foulées Castelnauviennes de dimanche prochain 25. Sourire, échanges… :le manque à gagner avec les voisins est mille fois comblé. J’avais l’idée préconçue que ça ne marcherait pas pour mon dossard. Courrier parti le lundi( ave le bulletin distribué la veille à St Jean de Cuculles) mais téléphone et boîte mail bloqués toute la journée et limite d’inscription dépassée. Je me disais alors qu’ils recevraient le courrier avec le certificat, encaisseraient le chèque, mais me diraient le dimanche « Ah non, rien reçu… ! », pour me faire réinscrire, avec 2€ en plus. Total : 14€, pas seulement pour moi mais aussi pour ceux qui avaient procédé de la même manière. Ce que j’aurais donc refusé et je serais parti avec un vieux dossard et sans scrupules puisque j’étais de toute manière en règle. Mais non. A l’énoncé de mon nom, le dossard est tout de suite sorti. Ouf et mille excuses !

Je sors alors l’appareil photo, car la première course pour enfants s’apprête à partir. Deux photos, puis plus rien !

Saint-Jean de Cuculles: soleil, foule et sportivité, par Pierre Mamier

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St Jean de Cuculles ! Au nord de Montpellier, au pied du Pic Saint Loup. De nouveau un beau soleil estival dans un ciel bleu languedocien.



Encore un petit village où j'aimerais habiter



Une course que j’ai faite il y a cinq ou six ans et que j’avais envie de refaire. Pour essayer de revenir un peu plus dans le coup, pour tester de nouveau mon genou et faire tout simplement une course l’après-midi, à l’heure de mes courses quand j’étais coureur cycliste.

Ces 8è Foulées du Pic Saint-Loup s’annonçaient donc sous de meilleurs auspices donc, puisque j’avais fait deux petites sorties dans la semaine. Ma femme aussi était du voyage-« pour conduire en revenant », toujours prévoyante qu’elle est !-Et au besoin, prendre quelques photos pendant la course…

Nous sommes arrivés à 14h30, pour un départ à 16h. Bien du temps alors pour musarder, observer, prendre des photos et se préparer sans hâte.

A Balaruc, une cure de Foulées, pour retrouver le rythme

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Il me fallait absolument faire un test pour mon ménisque qui me titillait depuis le 13 septembre. N’ayant alors rien fait depuis trois semaines, il fallait me lancer, « pour voir » et les 22è Foulées de Balaruc, à cinq minutes en voiture de chez moi étaient l’occasion idéale pour se bouger de nouveau, même si, étonnamment, les chiffres de mon diabète ont vraiment été bons pendant cette période de repos.

Je m’étais engagé sur le 10,8km, le 5km restant pour moi un super sprint qui m’a souvent réussi, grâce à mes départs rapides, mais la forme n’est plus la même et comme j’aime bien ce parcours de Balaruc, je voulais le refaire, avec dans l’esprit le secret espoir de faire moins d’une heure pour être rassuré….sur mon genou.

L’accueil à l’école de voile est agréable, le cadre de l’étang de Thau et du Mont St Clair, déjà ensoleillé, y ajoutant leur sourire.




Le T-shirt offert est celui du casino de Balaruc. Bravo la pub mais bon, casino-même si l’on n’y fume plus- et course à pied, ça fait deux, quand même.

Les 12km de St Gely: du jaune, de l'eau et du monde! par Pierre Mamier

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Je n’étais sans doute pas le seul ce dimanche 13 septembre, à faire ma « rentrée course à pied » à St Gely du Fesc. Depuis les Eléphants d’Hannibal à Vic-la-Gardiole, le 25 juillet, pratiquement rien à mon actif, avec cette chaleur d’août qui a fait tant transpirer même sans bouger….

St Gely donc, à 10km au nord de Montpellier, là où est décédé Georges Brassens, d’où le nom du vaste complexe sportif où nous avions tous rendez-vous pour « les Km de St Gely », non précisés puisqu’il y en avait d’abord pour toutes les catégories d’enfants, puis les 5 et les 12 pour les adultes.

Parti à 7h45 de Frontignan alors, sous un ciel clair et un soleil paresseux au lever, une première émotion au rond-point de l’Hôtel du Département de Montpellier où une voiture pile sec en plein virage. Mais pourquoi ? Eh bien pour laisser passer trois derniers canards un peu lourds à l’envol pour rejoindre les copains en train de les attendre sur la pelouse attenante !!!

A 8h30, il y a encore bien de la place sur les parkings proches du départ. Le briefing des bénévoles commence. C’est du sérieux ! Et la couleur jaune annonce encore un soleil de la même couleur…. !


Amintiri din alta lume, de Burschi Gruder

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Motto: Omenirea se desparte cu voiosie de trecutul ei.

Karl Marx

(din Introducere la Contributii la critica filozofiei hegeliene a dreptului)

 

Trecusera cativa ani buni de cand ilustratiile mele apareau in publicatiile pentru copii si tineret din Bucuresti, dar nu primisem nici o propunere sa ilustrez o carte.

Intr-o buna zi minunea s-a intamplat. Am fost chemat la Editura Tineretului si mi s-a inmanat textul unei culegeri de povestiri despre intamplarile hazlii ale unor copii, comentate de un arici. Textul apartinea Soniei Larian, numele ariciului l-am uitat. Am fost rugat sa aduc, ca proba, desene cu ariciul comentator, asa cum il vedeam eu.

Dupa cateva zile m-am prezentat cu desenele la editura si le-am predat redactoarei de carte. Le-a analizat un timp si, dupa o lunga tacere, mi-a zis:

- Tovarase Burschi, ati umanizat ariciul prea mult. Seamana cu un porc!

Nu am mai primit lucrarea. Se spune ca orice minune nu tine decat trei zile. Minunea aceasta a tinut o saptamana.

Pana la urma mi-a fost dat totusi sa ilustrez o carte, prima din cariera mea. Era o poveste cu cartofi scrisa de Eduard Jurist. Fusese publicata cu ilustratiile mele in revista adresata celor mai mici cititori, se bucurase de succes si editura se hotarase s-o publice sub forma de carte.

Am machetat cartea, am refacut desenele, am facut copertile, am predat lucrarea editurii si, dupa un timp, mi s-a comunicat ca a intrat la tipar.

intr-o zi, pe cand lucram la planseta, sotia mea, care ne pregatea masa la bucatarie, mi-a adus un cartof ce semana cu unul dintre eroii mei, motiv pentru care ii fusese mila sa-l cojeasca. L-am primit cu recunostinta, i-am pictat doi ochi si o gura, i-am infipt un surub in crestet si l-am agatat de aplica ce ne servea ca lampa de noapte, deasupra patului.

Dupa un timp, am primit un telefon sa ma prezint urgent la editura. Unul dintre directori dorea sa vorbeasca neaparat cu mine. Plin de emotii, m-am imbracat "corespunzator", adica mi-am pus costum si cravata, si, inainte de a parasi camera noastra, in pragul usii stand, mi-am aruncat privirea inapoi si am vazut cartoful agatat in perete. M-am intors, l-am scos de pe aplica si l-am bagat in buzunar.

La editura am fost lasat sa astept multa vreme pana ce directorul care ma chemase m-a invitat in biroul sau. A inceput cu multe ocolosuri pana ce a ajuns acolo unde dorea sa ajunga:

- ... ca, "sa vedeti, tovarase Burschi, cartofii dumneavoastra nu seamana a cartofi! Ar trebui sa refaceti ilustratiile."

I-am raspuns ca, daca asa vede el lucrurile, nu am nimic de spus, ca o sa ma gandesc (de fapt nu-mi trecea prin cap nici un raspuns) si, intorcandu-ma sa plec, am simtit cartoful din buzunarul hainei si l-am scos, aratandu-l directorului.

A ramas nemiscat, cu gura deschisa si, dupa cateva clipe de stupoare, mi-a zis:

- Tovarase Burschi, va rog sa ma scuzati, nu stiam ca i-ati facut dupa natura.

Ce ti-era si cu realismul asta socialist!

Le Flo des Mots et des notes pour le coeur, par Pierre Mamier

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La formule musique et poésie paraît à première vue évidente. Encore fallait-il la réaliser. Le hasard ayant bien fait les choses, c’est l’association frontignanaise « Musique au Cœur », forte de sa pianiste de talent, Nadine Lavagna, professeur de piano à l’Ecole Municipale de musique, qui s’est trouvé « sa voix » en la personne d’Angela Nache-Mamier, elle aussi frontignanaise et auteur de deux livres de poésie récents, qui ne passent pas inaperçus.

Nadine embarquant son piano cet été pour la Roumanie, afin d’aller jouer dans les orphelinats où elle va apporter réconfort, cadeaux et matériels pour les enfants, le hasard ne pouvait pas faire mieux que de lui faire rencontrer cette poétesse d’origine roumaine qu’est Angela, qui garde de profondes racines dans son pays d’origine.

D’où l’idée de proposer des concerts-poésie partout où une oreille attentive est prêtée au projet de Nadine. Si des particuliers avec le bouche à oreille proposent de telles soirées où sont collectés quelques subsides pour les enfants, des institutions ou espaces culturels ouvrent leurs portes à cette formule éminemment valorisante pour toutes les parties prenantes :les accueillants, l’association et le public.
  
  


« L'âme tatouée » par Raluca Sterian Nathan (fragment)

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 Je reprends mon journal et je vois la date du 24 septembre 1944 soulignée en rouge : "Maman m'a dit que l'on pouvait tout raconter avec des mots. Si l'on a des doutes, on demande. Ou alors, on cherche dans le dictionnaire."

 

Aujourd'hui c'est son anniversaire. Je voudrais lui dire quelque chose de beau. Je cherche la signification du mot « amour » dans le dictionnaire. Il y en a toute une tartine : affection, inclination, tendresse. Plus loin : altruisme, fraternité, patriotisme. Plus loin : baiser, coucher, forniquer. Je ne com­prends pas. Je voulais dire à Maman que je l'aimais très fort. Que signifie tout cela ? Je vais quand même lui demander si l'aimer veut aussi dire ce mot que je ne comprends pas : forni­quer. Ça sonne drôle mais ça me plaît bien, forniquer. Enfin... Je crois que les mots restent des mots. Moi, je l'aime en baisers, en caresses. Je dessine très mal, j'en ai honte. Mon père peint très bien. Moi, je ne suis même pas capable de faire un petit dessin pour Maman. Des fleurs ? Ça se fait. Mais tout le monde peut lui offrir des fleurs sans l'aimer aussi fort. Pas comme moi. Alors je vais chanter. Mais je chante plutôt faux. Danser ! Là, je sais. Je vais danser pour elle, de tout mon cœur. »

 

 Un autre moment important : décembre 1944. Les Allemands sont vite partis, très vite, en catastrophe; ils ont laissé derrière eux plein d'objets. J'étais devenue chef de bande - le meilleur moyen que j'avais trouvé pour lutter contre ma timidité - et j'entraînais mes copains dans les sous-sols des maisons qui avaient été occupées par les Allemands. Nous y faisions de belles razzias.

Un jour, nous pénétrâmes dans une cave et nous trouvâmes parmi les couvertures une très grosse boîte en carton, pleine à ras bord. C'était écrit en allemand dessus, en lettres gothique». Je ne lisais pas le gothique.

 

Toute fière de cette prise, je la montrai à Maman :

 

    Voilà ce que j'ai trouvé. Maman devint verte.

 

    Sais-tu ce que c'est ?

 

    Oui, du savon.

 

    Non. Ce sont des Juifs.

 

Il était inscrit sur le couvercle que ce savon était fabriqué avec de la graisse de Juifs. Je ne comprenais pas. Elle m'expliqua :

 

   Tu es responsable parce que c'est toi qui as trouvé cette boîte. On va aller au cimetière juif demander au rabbin de l'enterrer et de faire une prière pour toutes ces âmes.

 J'étais bouleversée, surtout au cimetière. Quand nous avons remis la boîte au rabbin, il a dit une prière et ses larmes coulaient. Je ne comprenais pas très bien ce qui se passait, mais je savais que c'était très grave.

Je n'arrivais pas à imaginer de pareilles horreurs. Pendant un long moment, j'ai fait d'affreux cauchemars : des gens mutilés se transformaient en squelettes et essayaient de m'attraper. 

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