Saint-Jean de Cuculles: soleil, foule et sportivité, par Pierre Mamier

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St Jean de Cuculles ! Au nord de Montpellier, au pied du Pic Saint Loup. De nouveau un beau soleil estival dans un ciel bleu languedocien.



Encore un petit village où j'aimerais habiter



Une course que j’ai faite il y a cinq ou six ans et que j’avais envie de refaire. Pour essayer de revenir un peu plus dans le coup, pour tester de nouveau mon genou et faire tout simplement une course l’après-midi, à l’heure de mes courses quand j’étais coureur cycliste.

Ces 8è Foulées du Pic Saint-Loup s’annonçaient donc sous de meilleurs auspices donc, puisque j’avais fait deux petites sorties dans la semaine. Ma femme aussi était du voyage-« pour conduire en revenant », toujours prévoyante qu’elle est !-Et au besoin, prendre quelques photos pendant la course…

Nous sommes arrivés à 14h30, pour un départ à 16h. Bien du temps alors pour musarder, observer, prendre des photos et se préparer sans hâte.




  
  

On se presse aux inscriptions.



L’engagement pourtant envoyé en ligne la veille sur un bulletin on ne peut plus pratique et en principe « enregistré »….eh bien, ne l’a pas été ! Alors, bulletin à remplir mais pas d’engagement majoré, 2€ étant déjà reversés aux grands organisateurs du jour, le Rotary Club Pic Saint-Loup, qui œuvrait cette année « pour la Recherche Médicale sur le Vieillissement et l’animation des établissements d’accueil de nos aînés ».

La grande affluence est arrivée un peu après, avec les centaines de voitures, scrupuleusement alignées par l’organisation sur le grand espace vert attenant au départ et à l’arrivée de la course.
  
  

Le parking se remplit. Au fond, le barnum pour la vente aux enchères des vins ce dimanche 11 octobre



Préparation appliquée, la puce à la cheville, le dossard,
  
  

Un"sport diabète" qui a failli servir...!!!



photos donc et léger échauffement. Puis rencontre de Dédé Alison, le désormais redoutable V4 de nos courses, de Daniel, le copain du club, qui avait posé la question de la participation ou non à cette course sur le forum du club mais n’avait pas vu ma réponse positive et voilà que le flot des participants s’épaissit sérieusement, les 500 concurrents visés étant sans doute atteints…

On est venu de loin, du Gard, de Lozère, malgré la course du matin à Marsillargues mais ce dimanche, aucune épreuve par contre. Ces Foulées du Pic Saint-Loup bénéficient donc d’un succès d’estime qui s’avérera mérité…

Un demi dextrose dix minutes avant le départ et mon genou se rappelle à mes sensations. Tiens, tiens…. !

Le peloton s’est alors ébranlé, un peu comme au départ de Marvejols-Mende-dont l’organisateur participait à la course- tout de suite sur une boucle dans une montée vers le village perché au-dessus, pour prendre le deuxième souffle plus vite et laisser couler, dans la descente vers le départ et allonger la foulée vers les petites routes des vignes menant aux Matelles.

  
  

Je pensais 500. En vérité, 437. Pas mal quand même.


Je prends un petit rythme, je ne sens pas le genou, mais alors, ce soleil en pleine face, qui joue encore les chauffeurs de plages, est vraiment tenace et contribue aux difficultés du jour. Si notre chanteur patenté de Castelnau-presque de Mexico !- s’égosille avec son MP3 en lançant… « les nuits sont chaudes…. » en me passant, je lui rétorque-mais il n’entend pas- « les journées aussi sont chaudes »… !

Tellement chaudes que les jambes commencent à peser et qu’un brave coureur-un peu plus jeune que moi et qui a fait le Duo des Lavagnes à Montpeyroux le dimanche précédent, s’en aperçoit et m’invite plusieurs fois à l’accompagner, en gardant mon rythme, sans forcer… « Facile à dire » lui dis-je…Je le tiens jusqu’au ravitaillement de la mi-course aux Matelles mais à la sortie du village je renonce et il s’en va en gardant ce petit train que j’aurai voulu adopter, n’était-ce pour savoir qui il était, citer son nom et le remercier d’avoir été si sportivement obligeant avec moi…

J’ai eu beau boire et m’arroser, je commence à marcher et ce sera même un équilibre instable sur ce fameux « pont romain » vers le 7è km, bien solide et qui me rappelle, mais oui, c’est bien sûr, ce pont où nous avons, des élèves des Aiguerelles et moi, pique-niqué il y a huit ans !!!

  
  

Le fameux pont romain des Matelles, retrouvé dans mes archives! On devine le passage, dessus...!!



Petite route et chemins de vignes et de sapinières après et je me reprends à marcher, surtout dans ce passage délicat d’un ruisseau un peu plus loin, n’ayant jamais éprouvé une telle lourdeur et lassitude. Je me sens pitoyable et ne peux accrocher celles et ceux qui me passent. La route goudronnée de l’entrée de St Jean. Ouf ! Mais il y a encore cette arrivée, en prairie montante, belle, joyeuse, avec la pena,

  
  

La pena, pour ajouter à la gaieté


mais éprouvante ! Bip, bip, ça y est, la puce a fait son travail sur le tapis.

Un beau sac jaune à l’arrivée où je trouverai en rentrant une belle bouteille de vin du Pic Saint-Loup et un petit pot de miel ( de Lozère) mais, c’est à boire, à boire qu’il me faut et du repos pour récupérer. Ma femme est là. Puis Dédé (arrivé depuis longtemps) et Emma, son épouse, toujours aussi souriante. Vraiment je ne suis pas le seul à être marqué, mais c’était dur et je ne me battrai pas pour prendre le volant du retour. Et bien m’en aura pris, car j’aurai une explication plausible en arrivant : 0,45g de glycémie à 18h30, c’est du jamais vu ! Un chiffre proche de ceux enregistrés quand les pompiers viennent me « réveiller » à la maison après mes comas…

J’en déduirai alors que bien qu’ayant baissé mon insuline semi-rapide du midi, où j’ai pris un repas léger, je ne l’ai pas assez baissée et avec ce départ à 16h et malgré mon petit dextrose du départ, ça n’a pas suffi à me soutenir sur les 10,7km, que j’ai dû terminer plus au moral qu’au physique, grandement amoindri pour ne pas dire comme on dit en anglais… « endangered » !

Encore une leçon-on en prend tous les jours et à tout âge !- qu’il me faudra bien enregistrer.

Le résultat, le lendemain, sur le site de Temps Courses, le sponsor bienvenu et bien utile car il n’y a que sur leur site que l’on trouve les résultats : 376è sur 437 partants, en 1h 09. 36 et 30è V3 sur 34. Aïe, aïe, aïe ! Pas étonnant. Le seul étonnement : des jambes aujourd’hui prêtes à repartir, sans douleurs. Mais plus les jambes de 20 ans, ou même celles d’il y a 12 ans !