Les nouveaux sites inscrits sont :
Le site sacré du temple de Preah Vihear (Cambodge) Le site sacré du temple de Preah Vihear (Cambodge) se trouve au bord d’un plateau qui domine la plaine du Cambodge. Les bâtiments qui composent ce site sont dédiés à Shiva. Le temple, composé d'une série de sanctuaires reliés par un système de chaussées et d'escaliers s'étendant sur un axe de 800 m, date du XIème siècle. Son histoire complexe remonte cependant au IXe siècle, époque à laquelle un ermitage a été fondé. Ce site est particulièrement bien préservé, essentiellement en raison de sa situation reculée, près de la Thaïlande. L'ensemble est exceptionnel pour son architecture, adaptée à la fois aux contraintes naturelles du site et aux fonctons religieuses du temple, ainsi que pour la qualité des ornementations de pierre sculptée.
Les falaises fossilifères de Joggins (Canada) forment un site paléontologique de 689 hectares, situé le long de la côte de la Nouvelle Ecosse (est du Canada). Le site est décrit comme « les Galapagos du Carbonifère » pour sa richesse en fossiles de cette période géologique (354 à 290 millions d’années). Les roches du site sont considérées comme des exemples types de cette période de l’histoire de la Terre; elles représentent le vestige le plus épais et le plus riche au monde de la strate pennsylvanienne (318 à 303 millions d’années) avec le registre fossilifère connu le plus complet des formes de vie terrestres de cette époque. S’y trouvent des restes et des traces des tout premiers animaux et des forêts pluviales dans lesquelles ils vivaient, révélés in situ, dans un contexte géologique non perturbé et intact. Avec ses 14,7 km de falaises maritimes, microfalaises, plates-formes et plages, le site regroupe les vestiges de trois écosystèmes : une baie estuarienne, une forêt pluviale de plaine d’inondation et une plaine alluviale boisée et sensible aux incendies avec des mares d’eau douce. Il offre l’ensemble le plus complet de fossiles de ces trois genres d’écosystèmes avec 96 genres et 148 espèces de fossiles ainsi que 20 groupes d’empreintes. Le lieu est inscrit sur la Liste pour ses échantillons spectaculaires d’étapes majeures de l’histoire de la Terre.
Le Parc national du mont Sanqingshan (Chine). Ce site de 22 950 ha, situé à l’extrémité ouest de la chaîne des monts Huaiyu, au nord-est de la province du Jiangxi (centre-est de la Chine) a été inscrit pour la qualité esthétique exceptionnelle de son paysage, remarquable par la présence de 48 pics et 89 colonnes de granit dont beaucoup ressemblent à des silhouettes humaines ou animales. La beauté naturelle du mont Sanqingshan, culminant à 1817 m, est rehaussée par la juxtaposition de ces formations granitiques, de la végétation et des conditions météorologiques qui créent un paysage à couper le souffle, toujours changeant avec des halos brillants sur les nuages et des arcs-en-ciel blancs. La région est soumise à une combinaison d’influences maritimes et subtropicales de mousson ; elle forme une île de forêt tempérée au-dessus du paysage subtropical qui l’entoure. Le parc comprend aussi des forêts, de nombreuses chutes d’eau, dont quelques-unes de 60 m de haut, des lacs et des sources.
Le Centre historique de Camagüey (Cuba). Camagüey - un des sept premiers villages fondés par les Espagnols à Cuba - a joué un rôle de premier plan en tant que centre urbain d’un territoire consacré à l’élevage et à l’industrie sucrière. Installée à son emplacement actuel en 1528, la ville s’est développée sur la base d’un tracé urbain irrégulier qui comprend un système de places et de placettes, de rues et de ruelles sinueuses et de pâtés de maisons irréguliers, très peu courant dans l’Amérique latine coloniale. Le centre historique de Camagüey, couvrant 54 ha, constitue un exemple exceptionnel d’installation urbaine traditionnelle relativement isolée des routes principales. Les colons espagnols étaient soumis aux influences urbaines médiévales européennes, visibles dans le tracé urbain, ainsi qu’aux techniques traditionnelles de construction, apportées aux Amériques par les premiers maçons et maîtres constructeurs. Le site reflète l’influence de nombreux styles, apparus à différents stades de son développement : néoclassique, éclectique, Art déco, néocolonial et, dans une moindre mesure, Art nouveau et rationaliste.
Les lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés (France). Il s’agit de six groupes marins représentant la diversité principale des récifs coralliens et des écosystèmes associés de l’archipel français de Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique, un des trois systèmes récifaux les plus étendus du monde. On y trouve une diversité exceptionnelle d’espèces de coraux et de poissons et un continuum d’habitats allant des mangroves aux herbiers marins avec la concentration de structures récifales la plus diversifiée de la planète. Les lagons et récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie abritent des écosystèmes intacts avec des populations nombreuses et diversifiées de grands prédateurs et de grands poissons. Ils offrent un habitat pour nombre de poissons, tortues et mammifères marins en danger dont la troisième plus large population de dugongs du monde. Ces sites sont d’une beauté exceptionnelle et contiennent des récifs d’âge varié, allant de structures vivantes à d’anciens récifs fossiles, qui offrent une source importante d’information sur l’histoire de l’Océanie.
Surtsey (Islande), située à environ 32 km au sud de la côte islandaise, est une nouvelle île volcanique créée par des éruptions qui ont eu lieu de 1963 à 1967. Protégée dès sa naissance, elle fournit au monde un laboratoire naturel tout à fait remarquable. Libre de toute interférence humaine, Surtsey est une source unique et continue d’informations sur la colonisation d’une nouvelle terre par la vie végétale et animale. Depuis qu’ils ont commencé à observer l’île, en 1964, les scientifiques ont vu l’arrivée de graines transportées par les courants marins, l’apparition de moisissures, de bactéries et de champignons. A suivi, en 1965, une première plante vasculaire, bientôt rejointe par d’autres. Dix espèces se sont établies pendant la première décennie. En 2004, on en dénombrait 60, avec 75 bryophytes, 71 lichens et 24 champignons. On a répertorié à ce jour 89 espèces d’oiseaux à Surtsey, dont 57 se reproduisent aussi ailleurs en Islande. Les 141 ha de l’île servent également d’habitat à 335 espèces d’invertébrés.
Saryarka – Steppe et lacs du Kazakhstan septentrional, comprend deux zones protégées : la Réserve naturelle d’Etat de Naurzum et la Réserve naturelle d’Etat de Korgalzhyn totalisant une surface de 450 344 ha. On y trouve des zones humides d’une importance exceptionnelle pour les oiseaux d’eaux, notamment des espèces en danger, comme la grue de Sibérie, le pélican frisé ou l’aigle de Pallas pour n’en citer que quelques-uns. Ces zones humides représentent un carrefour et des sites de repos essentiels sur les voies de migration d’oiseaux d’Asie centrale, des oiseaux d’eau venus d’Afrique, d’Europe ou d’Asie du sud vers leur site de reproduction en Sibérie occidentale et orientale. Les 200 000 ha de steppe d’Asie Centrale compris dans le site offrent un refuge à plus de la moitié de la flore de steppe de la région, à un bon nombre d’oiseaux menacés et à l’antilope saïga. En danger critique d’extinction, cette dernière espèce était autrefois abondante mais sa population a été dramatiquement réduite par le braconnage. Le site comprend aussi deux groupes de lacs d’eau douce et d’eau salée situés dans un bassin versant compris entre des rivières s’écoulant vers le nord et l’Arctique et vers le sud et le bassin Aral-Irtysh.
Les forêts sacrées de Kaya des Mijikenda (Kenya) consistent en 11 sites forestiers distincts qui s'étendent sur près de 200 km le long de la côte. Ils recèlent les vestiges de nombreux villages fortifiés, les kayas, du peuple Mijikenda. Les kayas, créés à partir du XVIème siècle ont été abandonnés dans les années 1940. Ils sont considérés aujourd'hui comme les demeures des ancêtres, révérés comme des sites sacrés et entretenus par les conseils d'anciens. Le site est inscrit en tant que témoignage unique d'une tradition culturelle et pour ses liens directs avec une tradition vivante.
La réserve de biosphère du papillon monarque (Mexique) est située dans une chaîne de montagnes à environ 100 km au nord-ouest de Mexico. Sur ces 56 259 ha, chaque automne, des millions, voire un milliard, de papillons provenant des vastes espaces nord-américains s’amoncellent sur de petites parcelles forestières de la réserve, colorant les arbres en orange et faisant ployer les branches sous leur poids collectif. Au printemps, ces papillons reprennent une migration de 8 mois, vers l’est du Canada avant de revenir au Mexique. Durant cette période, quatre générations successives naîtront et mourront. Nous ignorons encore aujourd’hui comment ils parviennent à retrouver leur chemin vers le site d’hivernage.
La Ville protégée de San Miguel et le sanctuaire de Jésus de Nazareth d’Atotonilco (Mexique). La ville fortifiée, établie au XVIème siècle pour protéger la route intérieure royale, a atteint son apogée au XVIIIème siècle quand de nombreux édifices religieux et civils ont été construits dans le style baroque mexicain. Certains de ces bâtiments sont des chefs-d’œuvre de ce style qui a évolué durant la transition du baroque au néoclassique. Situé à 14 km de la ville, le sanctuaire jésuite, datant également du XVIIIème siècle, est un des plus beaux exemples de l’art et de l’architecture baroques en Nouvelle Espagne. Il est constitué d’une grande église et de plusieurs chapelles plus petites, toutes décorées avec des peintures à l’huile de Rodriguez Juárez et des peintures murales de Miguel Antonio Martínez de Pocasangre. De par sa position, San Miguel de Allende a fait office de creuset où se mêlaient les influences culturelles espagnoles, créoles et amérindiennes. Le sanctuaire, lui, constitue un exemple exceptionnel d’échanges culturels entre l’Europe et l’Amérique latine. Son architecture et sa décoration intérieure sont des témoins de l’influence de la doctrine de Saint Ignace de Loyola.
Le chemin de fer rhétique dans le paysage de l’Albula et de la Bernina (Suisse/Italie) rassemble deux lignes ferroviaires historiques qui traversent les Alpes suisses par deux cols. Ouverte en 1904, la ligne de l’Albula, dans le nord de la partie nord-ouest du site, fait 67 km de long. Elle comporte un ensemble impressionnant d’ouvrages avec 42 tunnels et galeries couvertes et 144 viaducs et ponts. Les 61 km de la ligne de la Bernina totalisent 13 tunnels et galeries ainsi que 52 viaducs et ponts. Le bien montre une utilisation exemplaire du chemin de fer pour désenclaver les Alpes centrales au début du XXème siècle; ces deux lignes ferroviaires ont eu un impact socio-économique durable sur la vie en montagne. Les deux lignes présentent un ensemble technique, architectural et environnemental exceptionnel. Elles incarnent des réalisations architecturales et de génie civil en harmonie avec les paysages qu’elles traversent.
Le Haut lieu tectonique suisse Sardona (Suisse), situé au nord-est de la Suisse, est une zone montagneuse de 32 850 hectares où se trouvent sept sommets de plus de 3 000 m. Le site constitue un exemple exceptionnel d’orogenèse par collision continentale et offre d’excellentes sections géologiques à travers un chevauchement tectonique, un processus par lequel des roches plus anciennes et plus profondes remontent et passent par-dessus des roches plus jeunes et moins profondes. Il se caractérise par une exposition tridimensionnelle claire des structures et des processus typiques de ce phénomène et il est reconnu comme un site capital pour la géologie depuis le XVIIIème siècle. Les Alpes glaronnaises sont des montagnes glacées, qui dominent de façon spectaculaire d’étroites vallées fluviales encaissées. On y trouve le plus grand glissement de terrain de la fin de la période post-glaciaire dans les Alpes centrales.
L’archipel de Socotra (Yémen), situé dans le nord-ouest de l’océan Indien, près du golfe d’Aden, s’étend sur 250 km. Il comprend quatre îles et deux îlots rocheux qui semblent prolonger la corne de l’Afrique. Il est exceptionnel de par sa grande diversité de plantes et son taux d’endémisme : 37% des 825 espèces de plantes présentes, 90% des espèces de reptiles et 95% des espèces d’escargots terrestres ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde. En ce qui concerne les oiseaux, le site héberge des populations importantes au plan mondial (192 espèces dont 44 se reproduisent dans les îles et 85 sont des migrateurs réguliers) dont quelques espèces menacées. La vie marine de Socotra est aussi très diverse, avec 253 espèces de coraux bâtisseurs de récifs, 730 espèces de poissons côtiers et 300 espèces de crabes, homards et crevettes.
Le Comité a également donné son aval à l’extension de sites déjà inscrits sur la Liste du patrimoine mondial :
Dix-sept grottes ornées datant du Paléolithique ont été ajoutées en tant qu’extension du site de la grotte d’Altamira, inscrit en 1985. Ce bien apparaîtra désormais sur la Liste sous le nom de La grotte Altamira et l’art rupestre paléolithique du Nord de l’Espagne. L’ensemble illustre l’apogée de l’art rupestre paléolithique qui s’est développé à travers l’Europe, de l’Oural à la péninsule Ibérique, de 35 000 à 11 000 ans avant J.-C. On doit son excellente conservation au fait qu’il s’agit de galeries profondes, isolées des influences climatiques extérieures. Les grottes sont inscrites en tant que chefs-d’œuvre du génie créateur de l’homme et premier art humain pleinement maîtrisé. Il s’agit aussi de témoignages exceptionnels d’une tradition culturelle et d’illustrations remarquables d’une étape significative de l’histoire humaine.
Le mur d’Antonin, au Royaume-Uni, une fortification longue de 60 km située en Écosse a été inscrite en tant qu’extension aux frontières de l’Empire romain (Allemagne et Royaume-Uni), propriété transfrontalière inscrite en 1987 et agrandie une première fois en 2005. La construction du mur d’Antonin a été entreprise par l’empereur Antonius Pius en 142 après J.-C. comme une défense contre les « barbares » du Nord; il forme la section du limes romain la plus septentrionale.
Auteur(s):Communiqué de presse n°2008-57
Source:UNESCOPRESSE