Paris - Les Galeries nationales du Grand Palais, Emil Nolde

Une exposition organisée par la Réunion des musées nationaux et la Communauté d’agglomération de Montpellier /  musée Fabre où elle sera présentée du 7 février au 24 mai 2009.

Cette exposition est placée sous le haut patronage de Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République française.



 

L’expressionnisme allemand reste un sujet neuf en France. Emil Nolde (1867-1956), l’un des représentants majeurs de ce courant, n’a à ce jour bénéficié d’aucune rétrospective. Pour la première fois dans notre pays, une exposition ambitieuse rend hommage à cette grande figure de l’art moderne en réunissant quatre-vingt dix peintures (dont la présence exceptionnelle du polyptique La vie du Christ de la  fondation Nolde à Seebüll, en Allemagne) et soixante-dix aquarelles, gravures et dessins.
Cet ensemble est présenté selon un parcours chronologique découpé en douze sections thématiques (La montagne enchantée, Un pays, Années de combat, Tableaux de bibles et légendes, L’oeuvre graphique, Nuits de Berlin, Welt, Heimat, « Phantasien » et « images non peintes », La mer). Pour le grand public, ce sera donc une découverte ; pour les connaisseurs, une occasion unique de voir rassemblés des tableaux provenant du monde entier et illustrant la totalité de l’oeuvre.

D’abord sculpteur ornemaniste sur bois, Nolde vient tard à la peinture.
Formé à Munich et à Paris en 1900, il se singularise très vite par une peinture farouche, qui a retenu la leçon de Van Gogh. Les jeunes artistes de Die Brücke lui demandent son soutien : il est de tous les combats pour imposer un art nouveau, jusqu’à son exclusion de la Sécession de Berlin en 1911.

Partagé entre son enracinement dans la terre du Schleswig, à la frontière du Danemark, et sa fascination pour la métropole, Berlin, entre son goût pour la solitude et le spectacle de la vie sociale, ce fils de paysan à la fois rude et doux, construit une oeuvre unique qui suscite bien des incompréhensions.

Nolde qui pensait incarner l’esprit allemand dans la peinture moderne, fut cependant fort maltraité lors de l’arrivée des nazis au pouvoir. Son adhésion au Parti national socialiste en 1934, ne lui épargna pas d’être publiquement diffamé et de figurer parmi les artistes « dégénérés » lors de l’exposition de 1937. Le vieil homme, âgé de 70 ans, refusa cependant de se soumettre aux diktats esthétiques du régime et fut frappé, en 1941, d’une interdiction totale de peindre. Reclus à Seebüll, il produisit alors clandestinement un millier de petites aquarelles, ces émouvantes « images non peintes » dont certaines sont ici montrées.

La reconnaissance internationale ne tarde pas après-guerre, et Nolde est consacré de son vivant comme l’un des artistes les plus importants de notre temps.

L’oeuvre de Nolde est remarquable par d’extraordinaires accords colorés, un trait sans concessions, et une verve narrative inégalée.
L’être humain est au centre de ses préoccupations, magistralement restitué dans les portraits, les maternités, les couples. Les paysages et les natures mortes sont autant de songes colorés, où la contemplation de la vie ordinaire, de la nature, est transfigurée par l’audace de la palette. Les sujets religieux bouleversent toutes les tentatives faites dans ce domaine à l’époque moderne, et s’efforcent de retrouver les racines d’une religion primitive, proche de l’homme.

Tour à tour grinçant ou serein, Nolde peint à la fois le théâtre social et l’humanité tout entière. D’une longévité plutôt rare pour l’époque – 89 ans – il traverse les deux guerres et laisse une oeuvre foisonnante qui continue de dialoguer aujourd’hui avec l’art le plus contemporain.

Commissaire
Sylvain Amic, conservateur en chef du patrimoine, musée Fabre, Montpellier

 

source: communiqué de presse