D’abord on voit les ailes transparentes

Dans le silence lourd de cette journée d’été mure,

Qui tissent au-dessus du lac un vol d’argent

Enveloppant les nénuphars qui à la surface murmurent.

A cheval sur le dos  de la libellule

Nous nous dirigeons vers le noyau de la chair

A la recherche du temps dont les secondes pullulent.

Bientôt c’est notre anniversaire !

Dans les nervures des ailes de l’insecte lacustre

Nous lisons les méandres de nos rides

Qu’en vibrations les libellules illustrent.

Avec joie nous avançons vers des profondeurs putrides

Certaines sagesses nous disent

Que nous survivrons sous forme des petites choses.

Quoi que les agrégés philosophes prédisent

Nous serons jusqu’à la fin des créatures fragiles que le vol osent.