Le 22 février 2008 la Galerie Blue Square a reçu le peintre lors d'une soirée privée pour hommager le créateur absent au vernissage de l'exposition rétrospective de 40 années d'activité artistique. Nous avons profité de cette occasion pour poser quelques questions sur sa création à Gennady Zubkov, un des peintres les plus représentatifs et les plus connus de sa génération. Au milieu des nombreux invités qui ont honoré de leur présence la soirée organisée pour marquer la moitié de l'exposition, Gennady Zubkov célèbre en maître de la fête, encadré par Dianne Beal et Vincent Sator, les propriétaires de la galerie qui est certainement une des plus belle et des plus chaleureuse de Paris. Gennady Zubkov ressemble à sa peinture et sa peinture lui ressemble. Il est espiègle, léger, ludique, nous enveloppe avec la force sà»re de son charme indicible fait de discrétion, modestie, tout en nuances et camaïeux de gris personnification du ciel de Saint Petersbourg, la ville dans laquelle Gennady Zubkov vit et travaille. J'ai profité de cette occasion exceptionnelle pour poser quelques questions au créateur. Il s'est prêté au jeu avec grâce et humour et égal à lui-même il a joué avec moi, en éludant avec habilité certaines réponses. Néanmoins, j'ai réussi à avoir de la part de l'insaisissable peintre quelques explications qui sans dévoiler entièrement le mystère de sa démarche créative nous ont donné des repères tout en préservant la fraîcheur de notre propre perception d'une œuvre en nuances au sens pictural et métaphorique.
Daniella Mutiu - Gennady comment vous sentez vous à Paris ?
Gennady Zubkov - Je suis pour la troisième fois à Paris et j'avoue que je me sens comme à la maison! Je suis à l'aise.
DM - Gennady, je vais entrer dans le vif du sujet avec une question qui a du vous être déjà posée car en se référant à vous on vous défini par rapport à l'Académie de Sterligov que vous avez fréquentée, Sterligov qui a été lui-même l'élève de Malevitch. Quelle est la partie d'héritage et qu'est que vous considérez comme apport personnel dans votre peinture ?
GZ - Croyez-vous qu'il existe de créateur qui n'ait pas de filiation? L'art est une continuité temporelle. L'Art Primitif, l'Art populaire les icônes russes, Cézanne, l'impressionnisme français de la fin du XX siècle et le cubisme de Braque et Picasso ont influencé l'Avant garde russe des années 20 et 30.Kasimir Malevitch, qui est passé au cours de son évolution à travers des étapes tel l'impressionnisme, le cubisme pour arriver au Suprématisme et Vladimir Sterligov sont mes maître directs. Une spécificité russe du cubisme est la notion de cubisme impressionniste car il enveloppe les géométries d'une aura de lumières subtiles, qui n'agresse pas l'œil et qui fait le lien entre ces deux courants majeurs de la peinture moderne.
DM - J'insiste de savoir que penser vous de votre contribution à vous ?
GZ - C'est à vous et aux critiques d'art de le dire, je n'ai aucune idée et je me contente de peindre avec une énorme joie que s'essaie de transposer sur la toile. Et vous qu'en pensez-vous de la question que vous venez de me poser, vous êtes plus à même d'avoir un regard objectif ?
Gennady Zubkov me regarde droit dans les yeux avec un sourire espiègle et toute sa personne respire la joie et la force de ce russe qui est si fière de l'être.
DM - Je crois que par rapport à vos maîtres vous êtes resté proche de la terre que vous exprimez dans vos paysages et que vous n'avez jamais conceptualisé la réflexion sur la réflexion ni réduit las formes à leur simple expression géométrique et que par cette démarche vous vous êtes distancié du Suprématisme Cubiste que vous avez pratiquez d'une manière « douce » dans la première étape de votre vie artistique... ...
GZ - Vous voyez, vous savez mieux que moi et vous avez tout à fait raison, je me reconnais dans votre analyse !
DM - Quelle est votre rapport au sacré car vous m'avez parlé de l'influence des icônes russes sur votre esprit créateur ?
GZ - Tout est dans la joie ! La joie de vivre, la joie de peindre et dans l'amour que je porte à ma femme ! Le sacré est joie tout simplement.
DM - Gennady, nous sommes d'accord car moi-même je crois que Dieu nous a crée joyeux et qu'il nous aime dans la joie !
Grands éclats de rire, un verre de vodka au poivre qui réveille le palais, un beignet au choux et Gennady s'en va vers un autre groupe. Je l'attrape difficilement avec une question qui me tient au cœur.
DM - Et quelle est votre spécificité russe ?
GZ - Allez la trouver ! Et il n'en dira pas plus.
Retrouvons-nous peut-être des éléments constitutifs des canons de la peinture des icônes dans les anges et la famille qui apparaissent dans les cycle suprematismo-cubiste et parfois la palette chromatique vive des représentations diverses du folklore russe. Je pense surtout à la grande toile « Les coquelicots » qui décrit à travers l'évolution de la fleur les cycles de la vie- la naissance, la floraison, la semence et la mort.
DM -Les formes florales et végétales sont un des vos thèmes de prédilection. On dirait que votre peinture, toute époque confondue a un caractère végétal. Est une influence de votre activité au Jardin Botanique de Saint Petersbourg ?
GZ - En partie, mais la nature qui m'approche du sacré m'a inspiré dans toutes les étapes de mon évolution artistique, aussi bien dans le paysage et que dans les fruits et les fleurs que je peints.
DM - Vous avez eu des grands maîtres. Avez-vous des successeurs ?
GZ - Ce sont tous mes élèves de l'Académie des Beaux Arts de Saint Petersbourg ou s'enseigne.
DM - Et parmi vos élèves avez-vous des préférés ?
GZ - Oui, ma femme est celle que je préfère à tous les autres!
DM - Est-elle peintre ? et je regarde avec surprise la belle femme blonde, silencieuse et discrète qui se tient aux côtés du peintre.
GZ - Elle est biologiste mais je la préfère aux tous tout de même!
Les yeux gris de Gennady plongent dans le regard bleu de sa femme, une seconde de silence et le peintre rit, fait une pirouette, s'éloigne. Je suis tenace, je lui arrache une dernière question.
DM - Quels sont vos projets futurs?
GZ - Je n'en ai pas ! Lénine a dit «apprenez, apprenez, apprenez» ma vie c'est au jour le jour sous la devise «travaillez, travaillez, travaillez».
J'approche Dianne Beal, qui sans aucun lien généalogique avec la Russie et de surcroît américaine, a exposé depuis 1978 dans sa première galerie à Washington et maintenant à Paris exclusivement de la peinture russe.
DM - Dianne, quel est le point de départ de votre passion pour la peinture russe ? Serait-t-il l'idée d'art sans frontière dans une époque dans la quelle les frontières étaient presque infranchissable entre l'Est et l'Ouest ?
DB - C'est exact ! La première exposition que j'ai organisée à Washington vers la fin des années 70 partait du principe de l'art sans frontière et c'en était d'ailleurs le titre. Je voulais montrer que malgré les privations, la censure et l'oppression politique, intellectuelle et émotionnelle il y avait des créateurs puissants qui s'exprimaient dans la diversité, dans la richesse esthétique et dans la profusion. J'ai voulu montrer une œuvre complètement inconnue à l'étranger qui contenait des trésors. D'autre part, je parle la langue russe que j'ai étudiée à l'Université et je suis passionnée par la culture et l'histoire russes que je connais.
Je laisse Dianne à ses invités, cygne qui dissimule derrière une apparence de gracile blondeur, une force et une ténacité qui sont les siennes depuis toujours et qu'elle a mis au service de l'art russe.
Je souhaite à Gennady qui est un de ces artistes russes qui nous apporte un souffle frais et novateur, bon retour en Russie et je m'éloigne de la galerie laissant derrière moi le bruissement des verres et des voix dans la soirée avancée. Sur le Marais plane la pleine Lune et je pense que les peintres russes ne font que commencer à nous étonner et émerveiller.
Daniella Mutiu - Gennady comment vous sentez vous à Paris ?
Gennady Zubkov - Je suis pour la troisième fois à Paris et j'avoue que je me sens comme à la maison! Je suis à l'aise.
DM - Gennady, je vais entrer dans le vif du sujet avec une question qui a du vous être déjà posée car en se référant à vous on vous défini par rapport à l'Académie de Sterligov que vous avez fréquentée, Sterligov qui a été lui-même l'élève de Malevitch. Quelle est la partie d'héritage et qu'est que vous considérez comme apport personnel dans votre peinture ?
GZ - Croyez-vous qu'il existe de créateur qui n'ait pas de filiation? L'art est une continuité temporelle. L'Art Primitif, l'Art populaire les icônes russes, Cézanne, l'impressionnisme français de la fin du XX siècle et le cubisme de Braque et Picasso ont influencé l'Avant garde russe des années 20 et 30.Kasimir Malevitch, qui est passé au cours de son évolution à travers des étapes tel l'impressionnisme, le cubisme pour arriver au Suprématisme et Vladimir Sterligov sont mes maître directs. Une spécificité russe du cubisme est la notion de cubisme impressionniste car il enveloppe les géométries d'une aura de lumières subtiles, qui n'agresse pas l'œil et qui fait le lien entre ces deux courants majeurs de la peinture moderne.
DM - J'insiste de savoir que penser vous de votre contribution à vous ?
GZ - C'est à vous et aux critiques d'art de le dire, je n'ai aucune idée et je me contente de peindre avec une énorme joie que s'essaie de transposer sur la toile. Et vous qu'en pensez-vous de la question que vous venez de me poser, vous êtes plus à même d'avoir un regard objectif ?
Gennady Zubkov me regarde droit dans les yeux avec un sourire espiègle et toute sa personne respire la joie et la force de ce russe qui est si fière de l'être.
DM - Je crois que par rapport à vos maîtres vous êtes resté proche de la terre que vous exprimez dans vos paysages et que vous n'avez jamais conceptualisé la réflexion sur la réflexion ni réduit las formes à leur simple expression géométrique et que par cette démarche vous vous êtes distancié du Suprématisme Cubiste que vous avez pratiquez d'une manière « douce » dans la première étape de votre vie artistique... ...
GZ - Vous voyez, vous savez mieux que moi et vous avez tout à fait raison, je me reconnais dans votre analyse !
DM - Quelle est votre rapport au sacré car vous m'avez parlé de l'influence des icônes russes sur votre esprit créateur ?
GZ - Tout est dans la joie ! La joie de vivre, la joie de peindre et dans l'amour que je porte à ma femme ! Le sacré est joie tout simplement.
DM - Gennady, nous sommes d'accord car moi-même je crois que Dieu nous a crée joyeux et qu'il nous aime dans la joie !
Grands éclats de rire, un verre de vodka au poivre qui réveille le palais, un beignet au choux et Gennady s'en va vers un autre groupe. Je l'attrape difficilement avec une question qui me tient au cœur.
DM - Et quelle est votre spécificité russe ?
GZ - Allez la trouver ! Et il n'en dira pas plus.
Retrouvons-nous peut-être des éléments constitutifs des canons de la peinture des icônes dans les anges et la famille qui apparaissent dans les cycle suprematismo-cubiste et parfois la palette chromatique vive des représentations diverses du folklore russe. Je pense surtout à la grande toile « Les coquelicots » qui décrit à travers l'évolution de la fleur les cycles de la vie- la naissance, la floraison, la semence et la mort.
DM -Les formes florales et végétales sont un des vos thèmes de prédilection. On dirait que votre peinture, toute époque confondue a un caractère végétal. Est une influence de votre activité au Jardin Botanique de Saint Petersbourg ?
GZ - En partie, mais la nature qui m'approche du sacré m'a inspiré dans toutes les étapes de mon évolution artistique, aussi bien dans le paysage et que dans les fruits et les fleurs que je peints.
DM - Vous avez eu des grands maîtres. Avez-vous des successeurs ?
GZ - Ce sont tous mes élèves de l'Académie des Beaux Arts de Saint Petersbourg ou s'enseigne.
DM - Et parmi vos élèves avez-vous des préférés ?
GZ - Oui, ma femme est celle que je préfère à tous les autres!
DM - Est-elle peintre ? et je regarde avec surprise la belle femme blonde, silencieuse et discrète qui se tient aux côtés du peintre.
GZ - Elle est biologiste mais je la préfère aux tous tout de même!
Les yeux gris de Gennady plongent dans le regard bleu de sa femme, une seconde de silence et le peintre rit, fait une pirouette, s'éloigne. Je suis tenace, je lui arrache une dernière question.
DM - Quels sont vos projets futurs?
GZ - Je n'en ai pas ! Lénine a dit «apprenez, apprenez, apprenez» ma vie c'est au jour le jour sous la devise «travaillez, travaillez, travaillez».
J'approche Dianne Beal, qui sans aucun lien généalogique avec la Russie et de surcroît américaine, a exposé depuis 1978 dans sa première galerie à Washington et maintenant à Paris exclusivement de la peinture russe.
DM - Dianne, quel est le point de départ de votre passion pour la peinture russe ? Serait-t-il l'idée d'art sans frontière dans une époque dans la quelle les frontières étaient presque infranchissable entre l'Est et l'Ouest ?
DB - C'est exact ! La première exposition que j'ai organisée à Washington vers la fin des années 70 partait du principe de l'art sans frontière et c'en était d'ailleurs le titre. Je voulais montrer que malgré les privations, la censure et l'oppression politique, intellectuelle et émotionnelle il y avait des créateurs puissants qui s'exprimaient dans la diversité, dans la richesse esthétique et dans la profusion. J'ai voulu montrer une œuvre complètement inconnue à l'étranger qui contenait des trésors. D'autre part, je parle la langue russe que j'ai étudiée à l'Université et je suis passionnée par la culture et l'histoire russes que je connais.
Je laisse Dianne à ses invités, cygne qui dissimule derrière une apparence de gracile blondeur, une force et une ténacité qui sont les siennes depuis toujours et qu'elle a mis au service de l'art russe.
Je souhaite à Gennady qui est un de ces artistes russes qui nous apporte un souffle frais et novateur, bon retour en Russie et je m'éloigne de la galerie laissant derrière moi le bruissement des verres et des voix dans la soirée avancée. Sur le Marais plane la pleine Lune et je pense que les peintres russes ne font que commencer à nous étonner et émerveiller.