Corydon par Tatiana Radulescu

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On m’appelle Corydon par coutume / entre gars,

A l’oreille / boucle d’or, a la gauche / faut comprendre,

Ma chevelure ondoyante dans le vent,  œil hagard,

 Pourtant  l âme si douce et les mains aussi tendres

 

Comme les belles chemises tout en soie et frou’ frou

Ont porte témoignage de mes nuits de langueur

Quand même, un rêve amer me décide à rigueur

D’avouer fiévreuse ma ballade au sang fou.

 

Les yeux pleins de splendeurs que je prenais divines

Ont consomme ravis la bohème en fête

Me voila maintenant un voyou sans échine

Dans le temps qui me vide en passant / quelle conquête

 

O le beau crucifix / le baptême m’a fait don/

Mais la pipe toujours m’a porte mal conseil

Vieux soulard, je ne peux pas regarder le soleil

Amoindri dans les lucarnes, je me prélasse, voyons…

 

Seule, l’argile, toujours tendre aux infinis caprices

Sœur du rêve amoureux, m’a rendu en revanche

Des beautés illusoires aux seins aigues, aux hanches

Comme d une femme  tantôt prête aux désirs, aux supplices…

 

Tempes blanchies  /  des vers en que leu’ leu j’y ajoute,

Afin que l’idéale de la femme de rêve

 M apparaisse soudain aux yeux, en larmes sans trêve

Implorant a Dieu mon pardon  /  coute que coute…

 

La voila, la peau lisse, onctueuse, tel le cuivre

Le désire incarne, perpétuelle naissance

Je m’efforce en vain la frêle proie de poursuivre

Au delà de mes illuminées repentances

 

Maintenant, aucun regret, je tressaille sur la scène

Quant la foule m’acclame / Corydon suis /je moi,

Celui qui a puise sur les lèvres obscènes

Milles caresses, milles mots, milles poisons, car voila,

 

Seule, le soif de belles formes ravissantes  /  une prière /

Un hymne inspire sont pour moi témoignage

Quand le bon geôlier qui voudrait en passage

Cogner ma tête vide en mépris, en colère

 

La main droite directrice, sous les ailes d’un Ange

Reste pourtant prisonnière à l’argile idolâtre  /

Passion implacable aux mauvais pressages

Traverse les lignes  brulantes  /  mon corps maintenant en plâtre

 

La main gauche  reste la bonne gardienne du silence

Osant détailles ajouter dans la nuit qui décline

Comme un mal ou prestige de la chère endurance

De l’argile béante, amoureuse et câline.

 

Frères bohèmes, je vous conjure tous

Par ce sourire charmeur, d’une tristesse rigolo,

De croire à ma ballade bien finie, sans la frousse,

Sans mirer  mon visage de travers et bien sot…

 

Car criard fut il bien ce mauvais des rebelles

Le vague a l’âme portant aux delà des cites

C’est  l’alarme pour vous tous, dans les  braises de jeter

Manuscrit larmoyant  et d’ ailleurs, sans appel…

 

 

 

Tatiana Radulescu, autor si traducator