« Mesdames "Pompon-Newton" : les femmes de science au siècle de Lumières, ou la conquête d'une légitimité»

S é m i n a i r e d e r e c h e r c h e
« S e x e e t g e n r e :

pour un dialogue interdisciplinaire
au carrefour des sciences de la vie
et des sciences humaines »
L’Institut Emilie du Châtelet et
l’UMR CNRS 7206 EcoAnthropologie & Ethnobiologie, Opération Recherche « genre »
MNHN, Département scientifique Hommes, Natures, Sociétés
ont le plaisir de vous inviter au séminaire « Sexe et genre »
Séance du 24 février 2011
14h à 16h30 : Jardin des Plantes, Amphithéâtre de Paléontologie,
2 rue Buffon, 75005 Paris
Nous avons l’honneur d’accueillir
Adeline GARGAM
Doctorante, laboratoire HCTI (EA4249) de l’Université Européenne de Bretagne, Brest.


« Mesdames “Pompon-Newton” :
les femmes de sciences au siècle des Lumières, ou la conquête d’une légitimité »
Au temps des Lumières, les sciences étaient un territoire d’hommes difficilement accessible aux femmes.
Toutefois, la diffusion du savoir scientifique dans des sanctuaires de la culture où les femmes étaient
admises, permit à certaines d’entre elles d’y accéder et d’y participer, cela avec l’adhésion assez large des
savants et des autorités civiles. Elles furent plus de cent cinquante à s’illustrer à des degrés divers dans les
différentes sciences. Leur rôle ne fut pas accessoire, sans être identique ni d’égale influence. S’il en était qui
s’en tinrent strictement au dilettantisme, il en était d’autres qui en firent une activité savante et pédagogique,
à finalité parfois lucrative, soit en collaborant aux travaux de la communauté masculine des savants, soit de
façon autonome et émancipée. Respectées, voire admirées, les femmes participèrent à la révolution
scientifique en tant qu’actrices culturelles à part entière. Néanmoins, elles se heurtèrent à de vieilles
préventions masculines qui tendaient à faire d’elles des gynanthropes, autrement dit, métaphoriquement
parlant, des femmes viriles du fait de leur activité scientifique. Se trouvait ainsi posée la question de la
compatibilité entre l’état de femme et celui de savante que l’on trouve exprimée dans le sobriquet Madame
« Pompon-Newton », donné par Voltaire à la grande physicienne du siècle des Lumières, Émilie du Châtelet.
Publications
- Adeline Gargam, « Marie-Marguerite Biheron » - « Mlle Le Boursier du Coudray » - « La Marquise d’Urfé » - « Jeanne Baret » -
« Sages-femmes » in H. Krief & V. André, Dictionnaire des Femmes des Lumières, Paris, H. Champion, 2011 (sous presse)
- Adeline Gargam, « L’Accès des femmes à la culture et à la pratique scientifiques au XVIIIe siècle », Actualités scientifiques dans Les
Hautes-Halpes, n° 77, janvier-février 2011, p. 6-11.
- Adeline Gargam, « Savoirs mondains, savoirs savants : les femmes et leurs cabinets de curiosité au siècle des Lumières »,
Mnémosyne, Revue Genre et Histoire, 5, 2009.
- Adeline Gargam, « Marie-Marguerite Biheron et son cabinet d’anatomie : une femme de science et une pédagogue », in I.
Brouard-Arends & M.-E. Plagnol-Diéval, Femmes éducatrices au siècle des Lumières, Rennes, PUR, 2007, p.147-156.
Prochaine séance :
Jeudi 24 mars 2011 : Sabine ARNAUD, Research Group Director, Max Planck Institute für Wissenschaftsgeschichte
Berlin).
« Pâmoisons et étourdissements au XVIIIe siècle : quand la sensibilité devient une arme ».