Valéry, roman noir et édition pour le Musc'art d'octobre par Pierre Mamier

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Lentement mais sûrement, la salle du restaurant Côté Mer s’est remplie ce premier jeudi du mois, jusqu’à atteindre la trentaine de personnes. C’est que ce jour-là encore, la qualité des invités d’Angela Mamier avait suscité intérêt et curiosité, alliées au plaisir de se retrouver entre vrais amis et habitués de ces rencontres, qui se terminent toujours par le joli menu servi par la maison Stéphanie !

Léa Ciari et Patrick Geffroy,
dans leurs oeuvres.

 

Ce sont Léa Ciari et Patrick Geffroy, ce couple d’artistes multicartes, qui ne font qu’un quand il s’agit de présenter une œuvre d’art, qu’elle soit orale ou peinte, qui ouvraient la soirée. Ils avaient choisi ce jour-là une œuvre de Paul Valéry, mal connue mais pourtant qualifiée de « plus beau texte sur l’Arbre en langue française », s’agissant du « Dialogue de l’Arbre », écrite en 1943. Traducteur et commentateur du grand poète latin Virgile, Valéry nous entraîne avec ce long poème non rimé, dans un univers bucolique, champêtre et pastoral, où dialoguent Lucrèce et Tityre, deux pâtres, qui chantent les valeurs symboliques et philosophiques de l’Arbre et des Plantes (« Ah ! Tityre, une plante est un chant dont le rythme déploie une forme certaine, et dans l’espace expose un mystère du temps »….),en introduisant les bienfaits de la méditation pour l’âme humaine. Poésie d’un très haut niveau mais parfois hermétique, ce texte a été lu avec beaucoup de conviction par nos deux artistes, à la fois orateurs et musiciens, quand ils sortent leur armada d’instruments divers dont ils se jouent habilement pour illustrer et aérer le texte. A condition de bien s’accrocher à cet univers poétique bien particulier, l’on pouvait se projeter loin de notre quotidien d’aujourd’hui, en découvrant une œuvre poético-philosophique ( … « nos larmes, à mon avis, sont l’expression de notre impuissance à exprimer, c’est-à- dire à nous défaire par la parole de l’oppression de ce que nous sommes »…), moins connue que le Cimetière Marin,  mais qui a marqué le monde littéraire et avait donc mérité d’être connue.

C’est Marco Libro, l’auteur frontignanais des polars non moins frontignanais, qui assurait la seconde partie de soirée avec son dernir livre, « Media Motus » et  la présentation d’un chapitre très fourni, intéressant et travaillé, sur l’édition des livres d’auteurs.

Marco Libro-Marc Tarlet, a d’abord répondu aux questions d’Angela Mamier sur son dernier ouvrage, présent dans toutes les bonnes librairies et tout l’été, sur le marché de Frontignan, dans le cadre de l’Eté des Auteurs. Personnages et lieux de Frontignan parfois bien connus, travail de l’imagination, journalisme d’investigation en question et son indépendance  par rapport aux pouvoirs, des livres « qui se terminent à peu près bien », des sentiments de lecteurs tout à fait positifs (« grâce aux intrigues prenantes »…) puis les diverses étapes de la genèse du livre, qui  s’écrit plutôt l’hiver, saison plus propice à leur écriture, avant de justement rencontrer ses lecteurs de vive voix sur le marché de Frontignan, ont tour à tour été évoqués par notre passionné d’histoires noires au style si particulièrement soigné.

Marc Tarlet s’est ensuite lancé dans une sorte d’épopée à vivre par tous ceux ,auteurs ou écrivains, qui désirent être publiés. Faisant bien la différence entre éditeurs et imprimeurs, Marc Tarlet a donné, après une certaine résignation quand il s’agit des « grandes maisons », des recettes, avec chiffres et conditions, pour se faire éditer au moindre prix (surtout !) et à des conditions légales et plus intéressantes, afin de contourner les gros obstacles et de garder sa propre liberté d’expression.

Soirée donc riche et diversifiée, qui s’est terminée dans les sourires et autour des tables, pour le petit repas dont Stéphanie détient toujours le secret.

source: http://thau-info.fr/

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