Le paysage culturel du Morne est une montagne accidentée qui s’avance dans l’océan Indien au sud-ouest de l’île Maurice. Elle a été utilisée comme refuge par les esclaves en fuite, les marrons, pendant le XVIIIème siècle et les premières années du XIXème. Protégés par les versants abrupts de la montagne, quasi-inaccessibles et couverts de forêts, les esclaves évadés ont formé des petits peuplements dans des grottes et au sommet du Morne. La tradition orale autour des marrons a fait de cette montagne le symbole de la souffrance des esclaves, de leur lutte pour la liberté et de leur sacrifice, des drames qui ont trouvé un écho jusque dans les pays d’où venaient les esclaves : le continent africain, Madagascar, l’Inde et le sud-est de l’Asie. L’île de Maurice, une grande escale du commerce des esclaves, a même été connue comme la « République des marrons » à cause du nombre important d’esclaves échappés qui se sont installés dans la montagne.
Le site archéologique de Al-Hijr (Madain Salih) ), en Arabie saoudite, est le premier site de ce pays inscrit sur la Liste du patrimoine mondial. Anciennement appelé Hegra, il s’agit du plus important site conservé de la civilisation des Nabatéens au sud de Pétra (Jordanie), il comporte notamment des tombes monumentales aux façades décorées, datant principalement du 1er siècle avant J.C. au 1er siècle après J.C. Le site compte aussi une cinquantaine d’inscriptions de la période pré-nabatéenne et des dessins rupestres. Al-Hijr est un témoignage unique de la civilisation nabatéenne. Avec ses 111 tombes monumentales, dont 94 avec des façades décorées, et ses puits, le site est un exemple exceptionnel de la qualité de l’architecture des Nabatéens et de leur maîtrise des techniques hydrauliques.
Le site des Tulou de Fujian en Chine, comprend 46 maisons de terre, construites entre le XIIème et le XXème siècle et disséminées sur plus de 120 km dans le sud-ouest de la province de Fujian, dans l’arrière-pays du détroit de Taiwan. Dressées au milieu de rizières, de champs de thé ou de tabac, les tulou sont des habitations en terre de plusieurs étages. Circulaires ou carrées, elles sont orientées vers l’intérieur et pouvaient abriter jusqu’à 800 personnes. Elles ont été construites dans un but défensif, autour d’une cour centrale avec très peu de fenêtres vers l’extérieur et une seule entrée. Servant d’habitation à tout le clan, les tulou fonctionnaient comme des entités villageoises et étaient aussi appelées « petits royaumes familiaux » ou « petites villes prospères ». Les tulou présentent des murs de boue fortifiés couverts par des toits de tuiles avec de larges avant-toits en surplomb. Les constructions les plus élaborées datent des 17ème et 18ème siècles. Les bâtiments étaient divisés verticalement entre les familles qui disposaient chacune de deux ou trois pièces à chaque étage. Contrastant avec l’aspect sobre de l’extérieur, l’intérieur des tulou étaient conçu pour le confort et souvent richement décoré. Ces édifices sont inscrits en tant qu’exemples de bâtiments exceptionnels de par leur taille, leur tradition de construction et leur fonction, ils constituent un exemple unique de peuplement humain, basé sur une vie en communauté et des besoins défensifs tout en maintenant une relation harmonieuse avec leur environnement.
Ces ajouts à la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ont été faits par les 21 membres du Comité du patrimoine mondial réunis à Québec jusqu’au 10 juillet sous la présidence de Christina Cameron.
Auteur(s):UNESCOPRESSE
Source:Communiqué de presse de l'UNESCO Nº2008-53