Résumé: Le postmodernisme et la postréalité - la réinvention des émotions sur le continent des arts européens - LUCIAN

Photobucket Résumé: Le postmodernisme et la postréalité – la réinvention des émotions sur le continent des arts européens - LUCIAN MERISCA
Si le mouvement Dada est perçu, par beaucoup de critiques, comme une première réaction contre le modernisme et l’hégémonie de la rationalité en culture, il est certain que les précurseurs de la postmodernité se retrouvent au centre même du continent européen, la contribution de la spiritualité roumaine n’étant pas du tout négligeable. Le dadaisme s’est attaqué de par son programme à la notion d’”art élevé, véritable”, dans une tentative idéologique d’abolir les distinctions entre “la grande culture” et “la culture marginale”. Le post-structuralisme – attaché au postmodernisme par le rejet, au moins comme thèse, de la culture des élites – est issu toujours de la dépression chronique typiquement européenne, qui joint, de maniere méthodique et paradoxale, le scepticisme et la créativité. Jacques Derrida, Michel Foucault, Julia Kristeva représentent autant l’Ouest que l’Est européen, réunis maintenant sous la bannière du même Occident spirituel. Ces derniers temps, on cite, au sujet de la toute récente notion du post-postmodernisme – Tom Turner (Britannique), Raoul Eshelman (slaviste américain résident en Allemagne), Mikhail Epstein (Juif américain né a Moscou), Alan Kirby (Britannique) et d’autres Européens globalisés.
Dans le contexte de l’artificiel promu au rang du naturel – clonage, euthanasie, drogues légères, techno-sexualité, O.G.M., SMS, courriel, beep, Messenger, avatar, chat room, simulation sur l’ordinateur, vie artificielle, I.A. (intelligence artificielle), simulation sociale, RV (Réalité Virtuelle), monde virtuel, Second Life (http://secondlife.com/) – on peut comprendre que les anciennes relations (inter) humaines, off-line, face à face, deviennent non selement caduques et édulcorées, mais aussi potentiellement dangereuses… Les virus informatiques sont moins graves que le HIV, le virus herpétique ou le virus de l’hépatite B…

L’évolution ou l’entropie laissent une empreinte même en ce qui concerne les sentiments, les émotions, de sorte qu’aujourd’hui personne ne verse plus de larmes sur la lettre écrite à l’encre et envoyée par poste – parce que nous avons toujours à notre disposition un emoticon, prêt-à-porter, pour transmettre tout ce qu’on resent… L’art aussi s’éloigne du récepteur, dans une sorte de Big Bang, d’expansion universelle, de l’aliénation généralisée. Et pourtant, il existe un traitement pour la virtualisation des sensations et des sentiments: la réinvention du rapprochement humain (l’artist inclus), le recours à ses emotions personelles, naturelles – jusque maintenant oubliées ou cachées. Le retour, en spirale (dans le miroir et par la lentille), au naturel. Un art de vivre, au propre. Il ne s’agit pas de ré-écrire la littérature, sous un spectre culturel ironique, sous le dicton millénaire “rien de nouveau sous le soleil”, pas d'émotions second hand (déjà vécues), mais une existence concentrée, dans un monde aussi palpable que fictif, métaphorique et personnel, identique (comme forme) et parallèle (en fond). C’est d’ici que découle la proposition de la Post-réalité, dont la définition la plus succincte c’est: réalité travaillée de manière complexe pour obtenir un message artistique avec adresse personnelle. Et si, conformément au post-structuralisme, la réalité est une construction sociale et subjective, l’art postréel ne fait autre chose que valoriser, de point de vue esthétique, métaphorique, cette réalité ou plus précisément des segments bien délimités. Il y a trois volets de réception et de valorisation de la postréalité: le premier, d’ordre intentionnel-esthétique, un deuxième, ludique, touchant aux loisirs. Enfin, le troisième, révèle de la thérapie (psycho-thérapie, socio-thérapie, thérapie de l’éthique, thérapie comportementale). Donc, dans plus de mots, la postréalité peut être décrite comme une coupure dans la réalité, un épisode de réalité élaboré ou accentuée. Cela se réalise à travers des happenings et d’autres conventions, règles, techniques (inductions de handicap - par exemple, bander les yeux de quelqu’un) . A la frontière entre le deux millénaires que la plupart de nous ont connus, un groupe d’écrivains, médecins, psychologues, artistes divers, a eu l’audace de concevoir une nouvelle modalité d’expression artistique, appuyée sur des interactions complexes avec l’environnement physique et social, sur un segment spatio-temporel déterminé. Cette expérience à l’apparence ludique, baptisée initialement Happening Party Club, puis postréalité, signifie l’organisation et la mise en scène des thèmes élaborés, a la limite de la fiction et du vraisemblable, correspondant aux émotions réelles des participants, qui sont en même temps acteurs et spectateurs, patients et psychothérapeutes. A la recherche de l’émotion perdue…, le groupe initial (Happening Party Club) est parti de l’aliénation micro et macro-sociale de plus en plus évidente, de la distance accrue entre l’émetteur et le récepteur (en matière de communication artistique), ainsi que de la transformation du public en spectateur solitaire - autonome, autarcique et autiste – végétant, face à face avec son ordinateur personnel. Cet art a été déclenché aussi par les sentiment de saturation des récepteurs d’art, d’être toujours considérés comme “masse”, “payeurs de billets”, “consommateurs”, “abonnés”, comme les mains de l’ombre qui doivent applaudir. Enfin, l’expérience métaphorique est partie du désir de reconquérir les émotions perdues, dès que l’art, par le développement de la technologie, s’est éloigné du récepteur – et donc de créer des émotions artistiques originaires, toutes personnelles, suivies par des souvenirs rémanents et symboliques. Donc, le syntagme “vivre dans la peau du personnage” est remplacé par la vie même du personnage de la fable élaborée, tout en étant aussi une pièce importante pour un autre (souvent un inconnu), sur la table d’échecs de la postréalité. L’idée est surgie du rêve intrinsèque de chaque individu de vivre sa vie, la sienne et pas celle des modèles (culturels ou médiatiques) et ses propres émotions. Dans le même temps il s’agit d’avoir un vie enviable, intéressante, qui peut être valorisée du point de vue artistique. La postréalité signifie des morceaux concentres de réalité provoquée et provocante – et qui sont capables de créer de failles de signification entre le monde ordinaire et l’épisode extraordinaire. Failles qui sont gardées par la suite du fait que la postréalité est un art qui veut être éphémère, spontané, anonyme (d’habitude, les participants ne se connaissent pas entre eux et n’auront pas cette possibilité) et parce que les “ joueurs” refusent d’être enregistrés sur d’autre média que la mémoire. A remarquer le fait que la postréalité ne conçoit pas la création standardisée, statistique ou aléatoire – comme d’autres formes d’expression artistique, pour lesquelles le récepteur est indifférent, mais tout à fait personnalisé: un certain récepteur-personnage a besoin d’une certaine vectorisation (implication), leçon, émotion artistique. Disons donc – pas de vêtements et de produits artistiques “prêt-à-porter”, mais “sur mesure”, qui peuvent produire des émotions et des souvenirs esthétiques – personnels et personnalisés. Les expériences postréelles sont des oasis existentielles et artistiques qui apportent ainsi une nouvelle couleur et une nouvelle dimension, dans un monde qu’on trouve souvent aplati et incolore.
Disertatia de incheiere de Masterat (in domeniul Ideologiilor culturale)


Lucian Merișca - scriitor, ziarist, realizator de emisiuni la Radiodifuziunea Română și medic este fondatorul cenaclului "Quasar", împreună cu fratele său, Dan Merișca. Cine va avea ocazia să caute în ultima ediție a enciclopediei mondiale a SF-ului autorii Jon Clute și Peter Nicholls va găsi acolo numele lui Lucian Merișca, Dan Merișca și George Ceaușu. Să mai menționăm că Lucian Merișca a semnat un contract cu prestigioasa editură Atalante din Franța și cu cea mai cunoscută editură din SUA, Thor Books, New York.