QUARTINE E ALTRE POESIE -George T.Coleridge


2005 Kimerik Edizioni Italia
Qui est le mystérieux Monsieur George T. Coleridge? Mario Fransozi est un renommé avocat milanais et professeur de Droit à l’Université de Parme et de Washington.

Au premier abord « Il Professore » paraît simple, rigoureux, parfaitement courtois et peut être tributaire à l’héritage autrichien de la Lombardie. Mais si on le regarde de plus près on est frappé par le regard espiègle qui pétille derrière les lunettes et le sourire narquois qui naît à la place des paroles. Peut à peut on se rend à l’évidence que l’avocat et le professeur d’Université cache un autre personnage, enjoué, gai, imprévisible. Et, oui Mario Frasozi a un double qui s’appelle George T. Coleridge qui nous propose un volume de poésie paru en 2005 aux Editions Kimerik sous le titre « Quatrine e altre poesie ». Si « Il Professore » et le poète semblent deux êtres à part, ils partagent néanmoins le plaisir et la facilité de jouer avec les langues. La conversation vive de Mario Fransozi vous soumet à un exercice difficile car il faut le suivre et le chasser dans plusieurs langues qu’il manie avec l’élasticité et la rapidité intellectuelle spécifique aux italiens. « Quatrine e altre poesie » est une transposition de cette faculté en vers. Mario Fransozi écrit avec la même inspiration en italien, en anglais et en français. Il faut entendre cette multiplicité comme un voyage dans des mondes musicaux chacun avec sa coloration magique: “The sky is over me, but has no stars No Spring will come with tender sweeter grass. Strong is the wind that our life now mars And happiness forever throws and bars” (Il cielo questa notte è senza stele non tornerà la verde primavera Il vento porta via le dolci ore ; Voglio restar nell’ombra, nella sera).

Le poète construit un univers poétique léger enveloppé par une musique qu’on aurait pu entendre dans les jardins italiens interrompue par le murmure des fontaines, eaux apprivoisées qui tendent vers le ciel bleu. On pourrait céder à la tentation de s’arrêter plus long temps sur la personne et sur le personnage au détriment du poète. Heureusement, le créateur nous tire par la manche pour nous dire qu’il existe bel et bien et qu’il a des choses à nous dire. L’opus est divisé en quatre Quatrine, Le cavalle che per ogni via…., Poesia de guerra, Il ponte degli gigli et Ho sentito dire. Dans la Prefazione, le poète nous donne quelques clés de son univers poétique en nous indiquant les prédécesseurs qui ont marqués sa poésie. Il cite en premier Omar Khayam, des sages orientaux comme les poètes chinois de l’époque Tang, Confucius et c’est à eux que je m’arrête pour définir l’atmosphère de l’univers dans le quel baigne George T. Coleridge. La ligne définitoire est celle de la sagesse du terrien qui reste attaché aux choses de la vie, les savourent et accepte avec sérénité leur passage et leur disparition : «Il falco che in lente volute nel cielo Controlla la vasta pianura con occhi di fuoca, Il topo che timido cerca riparo nell’erba Non sa che con piuma di vento quest’oggi morrà.» L’amour printanier qui n’entre pas dans la plénitude de l’été, dans le mûrissement de l’automne ou dans les vicissitudes de l’hiver est l’autre pilier de cet espace poétique d’éternelle jeunesse. La jeune fille, « la fanciulla », omniprésente, se fait grâce, joie et douce mélancolie : «La sabbia che scorre nella clessidra Fu un giorno ossa di guerriero,superbo, La viola che timida china il capo al vento Fu mano de fanciulla, tenero viso de fata.» Les éléments poétiques sont évidemment légers-piuma, vento, sospiro, luce, nube parmi tant d’autres. «Il sole che lampi di luci riversa sul monte Coperto ormai dalla nube non tornerà più; Trattieni, fanciulla, trattieni il tuo mesto sospiro Il di gioi è passato, non torna mai più.» Né au printemps, Mario Franzosi fait de la fleur l’élément principal de son univers poétique. Le muguet, le lilas, le lys mais surtout la rose créent un monde végétal qui est la quintessence du discours de Mario Franzosi. «Rossa rosa della tua bocca Il cuore mi sanguina d’amore Per un piccolo bacio Io gettero il mio coure, Il mio giardino ha una rosa.» Derrière les fleurs, on trouve la fleur, la fleur par excellence symbole de la joie fragile, de l’enivrement et le la beauté. L’amour est fleur, le cœur est fleur : «Il mio giardino ha una rosa un piccolo vaso vicino alla finestra. La casa è volta a mezzogiorno Sul mare de schiuma e scoli di fuoco. Non mi importa di mare, di scogli, Il mio giardino ha una rosa.» L’univers végétal pénètre la guerre et ainsi les canons crachent des fleurs rouges: « La bianca pianura è punteggiata da Rossi fiori di fuoco……… » Le rythme lent de l’ensemble des poèmes change avec le cycle « Poesie de guerra ». Les tambours et les trompettes donnent une note majeure au verbe de Mario Franzosi et en même temps nous fait voyager dans le temps et dans l’espace à travers des grandes batailles des siècles passés : «Avanti il 5.0 Gujarat Come saltavo da ragazzo Sulle nere banchine di Belfast! Sorride mesta Shrinagar la Bianca Shrinagar la bella Ormai scompare dietro ai monti. Tamburi, tamburi lontani …………………………. Un fiore rosso Florisce sul mio petto. Cosi diceva la ragazza al soldato Al soldato, al soldato.»
Couronné de roses rouges, Mario Franzosi habite l’amour, la vie, la mort avec une coupe de vin à la main et célèbre éternellement enthousiaste le doux passage du temps qui coule sur lui sans flétrissure.
Né le 2 mai 1934 à Milan, Mario Franzosi ou George T. Colerige fait des études de droit à Milan et à Washington. Il se spécialise dans le Droit de la Propriété Industrielle qu’il exerce dans le cadre de son cabinet depuis 1963. Professeur à l’Université de Parme, actuellement il enseigne à l’Université de Washington.