M. OU LA FEMME D'AILLEURS. BORD D'OUBLI, par Jean Paul Gavard Perret

Creation Category: 

M. OU LA FEMME D’AILLEURS
 
BORD D’OUBLI
 
 
Femme d’ailleurs, effacée de la fresque commune
Yeux errant dans le courant d’air de la gare de Valence
Et dans les sirènes des gourous
Pancarte tournée vers maldonne.
Soleil insolent sur ses disparitions
Et l’écharde rouge de sa gorge de bouvreuil.
 
Les ronciers gagnent l’enclos des mutismes
Et es pauvres réponses, les trous des haies.
Appuyée au vent elle avance dessillée vers l’éclipse.
 
 
Il est tard, il abandonne la délestée, la presque douce.
Dernière mue aux seuls passereaux
Qu’ils en fassent pitance pour leurs migrations
Laissant la place nue.
 
Parois et répons du versant lucide
Persiflage de sœur écho.
Franchir ce désert de raison chiffré de froid.
Le sable soulève les muselières :
Sous les phrases grises où est le point d’eau ?
 
Mots chuchotés
Bouche contre nuit
Encoches dans le mur
Au bord des ombres.
Matin perdu qui pénètre les os
Comme un enfant dans sa ménagerie de verre.
 
Le temps d’une image ou de son reflet
Ouvre un dernier mot
Fruit d’épilogue à la chair émue.
 
Prolongez le corps du fleuve
Fracturé d’éclats.
Dans le vif du tumulte intime
Le ressac aux saignées fertiles.
 
Allez plus avant dans ce corps à corps
Mêlé de violence contre votre peur.
Votre silhouette sous les salves.
Entre deux mondes
Le pont du récit noyé n’en finit pas.
Monte une lumière qui affleure au bleu de l’oubli.
 
Ne vous retournez pas.
Le son va être coupé
Dans la couche blanche de l’histoire
Coulée à même le corps et ses dramaturgies errantes.
 
Le silence vous efface
Eloignez vous de sa silice
Laissez sourdre les mots pour celui qui passe.
 
Ici les eaux se séparent
Plus loin, plus lente allez à l’équinoxe des oublis
Accordée au flux et au reflux.
Vos ombres vous poussent hors champ
Soyez la vigilante.
 
Hors sillage un vieil homme vous a parlé
A travers sa propre histoire errante.
Seul filtre parfois le chant de l’Aleph.
D’un adieu l’autre
Jardin de fable
Maison aveugle où cogne aux vitres une abeille ivre.
 
Les dernières phrases flottent orphelines.
Au fond des images, sépia d’une robe.
Aux vieux miroirs tremblent les secrets.
 
Au fond de l’impasse
L’ombre d’un fou sur l’asphalte.
Poupée de son dans un puits de fatigue.
Femme d’ailleurs effacée de la fresque commune.
 
 

You voted 'down'.