Lyon: DÉCLARATION DE LA 2nd COORDINATION NATIONALE DES DOCTORANT-E-S ET DOCTEUR-E-S NON TITULAIRES- 30 mars 2009

Depuis plus de huit semaines, les universités et la recherche sont entrées en résistance. La coordination nationale des doctorant-e-s et docteur-e-s non-titulaires, réunie à Lyon le lundi 30 mars 2009, s'inscrit entièrement dans cette lutte des universités et de la recherche contre les réformes gouvernementales actuelles et affirme sa solidarité avec les autres acteurs du mouvement.

Elle soutient les motions et revendications adoptées par les différentes coordinations de l'enseignement supérieur et de la recherche.

La coordination nationale des doctorant-e-s et docteur-e-s non-titulaires refuse la logique de libéralisation du service public d'enseignement supérieur et de recherche, le pilotage de la recherche par les intérêts privés, l'industrie et l'Etat, la mise en concurrence de tou-te-s contre tou-te-s et la généralisation de la précarité. Elle dénonce le processus de Bologne et la stratégie de Lisbonne, et se déclare solidaire des mouvements étrangers en lutte contre ces logiques (Espagne, Italie, etc). Elle s'oppose donc radicalement aux logiques destructrices actuellement à l'oeuvre : l'éducation et la recherche ne sont pas des marchandises.

Cette situation de résistance nous impose une mise entre parenthèses de nos travaux doctoraux, postdoctoraux et d'enseignement. En conséquence, nous nous déclarons doctorant-e-s et docteur-e-s nontitulaires en lutte, et souhaitons faire entendre collectivement notre voix en contribuant à amplifier la mobilisation générale.

POSITION DE PRINCIPE SUR LE DOCTORAT

Nous exigeons l'abrogation de la LRU et du pacte pour la recherche, le retrait du projet de décret relatif au statut des enseignement-chercheurs, le retrait du projet dit de « mastérisation » et le retrait du contrat doctoral dit « unique ». Nous affirmons comme une nécessité absolue la mise en place d'un véritable processus de réflexion et d'élaboration collectif sur l'avenir des études doctorales en France, et tout particulièrement la résorption des précarités de cette condition spécifique, avec tous les acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche concernées.

Plateforme revendicative et propositions

Le travail de thèse doit s'inscrire dans le cadre d'un service public. Contribuant à l'élargissement des connaissances et au dynamisme de la recherche, le doctorat est une activité professionnelle et une formation.

  • Une activité professionnelle dans le sens où le doctorat est une activité de production du savoir pour l'ensemble de la société. A ce titre, il ouvre droit à une rémunération via un contrat de travail précisant ses droits et devoirs. De ce fait, il permet également l'accès au système de protection sociale.
  • Une formation dans le sens où le doctorat constitue le grade le plus élevé des études universitaires. Il est une formation, fruit d'une activité individuelle s'intégrant dans un cadre collectif de travail. De ce fait le doctorat est une formation qualifiante qui débouche sur un diplôme.
  • Pour ces raisons, le doctorant est un chercheur en formation producteur de connaissances. Ainsi, il doit être considéré comme un salarié en formation. Cela implique notamment un cadre juridique, une rémunération et une reconnaissance du diplôme dans les conventions collectives. L'ensemble constitue le statut du doctorant.