Les « puzzles » de papier city-zen de Jacqueline Robin, par Angela Nache Mamier

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Le vernissage de l’exposition de collages « De papier » de Jacqueline Robin, à l’Espace Culturel de la mairie de Millau  a connu un bien mérité succès.

  

Personnalité complexe, cette artiste millavoise laisse parler son cœur et crée avec des découpages de papier, des œuvres imprégnées d’un lyrisme soyeux, néo-romantique et élégant. 



Essais subtils pour arrêter le temps, ses collages, à base de textes et d’images imprimés, se constituent presque comme un journal intime et intérieur. 
 
Des thèmes majeurs s’imposent : l’urbanisme et le concept de cité, la rêverie surréaliste, une vision « globe- trotter » amoureuse du monde et un message écologique, le tout sur un fil poétique teinté d’un humanisme souriant et généreux.
 
 
Le choix de ce moyen d’expression prouve une tentation d’explorer de nouvelles techniques de création qu’elle expérimente et où elle met de l’humour et une fine ironie, jamais ostentatoires.
 
 
Le thème des cités et son « invitation au voyage » deviennent ses "mille et une nuits", tellement l’artiste superpose d’images mémorisées à travers le monde, à une fantaisie tonique, vive et très colorée.

  
Cité oasienne, cité nocturne, cité des bateaux ….sont autant de tableaux poétiques exaltant le côté lumineux, exotique et splendide du monde, un « puzzle d’architectures des souffles ethniques » d’une « voyante » qui voit le beau dans cet univers idéalisé, avec des yeux écarquillés de bohémienne nomade. 
 
Elle jette parfois un regard ludique dans les tableaux comme « Extase », « Licité », « Home heavy home », « echaffaucité », « Toile cité », « Introcité », lesquels contiennent aussi des éclats de rire évasifs et libèrent le choix d’un immense réservoir d’images où elle réinvestit des bribes de son passé mais aussi d’un présent immédiat..

  
C’est un art sans équivoque qui cultive l’art du merveilleux au quotidien avec clarté et sincérité ainsi qu’un certain sentimentalisme candide. 
 
A l’image d’Aragon qui disait : « Le monde à bas, je le bâtis plus beau », Jacqueline Robin se projette dans les sciences de la vie et constate l’engrenage de l’urbanisation à l’excès et continue de croire qu’au milieu de tant d’engrenages, le souffle de la vie demeure incandescent.

  
Les mêmes idées, peut-être encore plus audacieuses, se retrouvent dans des textes- collages poétiques où on lit entre les lignes « Philippe So » mais aussi la voix superposée de cette artiste qui croit dans « le pouvoir du rêve qu’on cherche pour jouir dans de bonnes conditions ».

  
L’artiste transforme en objet artistique une simple feuille de carnet de vaccinations. 
 
En résumé, cette exposition dégage une impression d’intimité et de profondeur, avec un regard ouvert sur l’infini des sensations et qui nous réserve de futures surprises esthétiques.
 
 
Jacqueline Robin court les étoiles et le bitume, pour nous et pour les bonnes causes, cette planète bleue des hommes, chère à son cœur.