La Lune

La Lune me parle :

-Tu es ma fille !

Chaque de tes cellules

Brille de ma substance

Et dans ton cerveau foisonne la nuit.

Ton visage d’albâtre est mon reflet dans le lac 

Ma lumière s’implante dans ta chair

Comme les épines d’une rose pale

Sur la plaine d’entre tes seins

Courent mes chevaux qui portent dans la crinière

La folie qui t’a embrassé car tu m’a trop regardé

Car tu m’as trop aimé !

-Oh, Lune, ma mère je te réponds :

Tu es née de mon ventre de jeune fille noyée

Et tu glisses sur la nuit

Bateau sans matelots

Dont la mort enfle les voiles.

J’ouvre la fenêtre et je te suis des yeux

Que tu es belle en habit d’étoiles

Mes mains s’accrochent à ton bord humide

Et le froid astral vibre dans le ventre.

-Oh, Lune mère en silence tu me berces

Dans le lit, au milieu de la chambre, tu me couvres de lumière

-Oh, mère Lune je te respire et j’ai moins froid !