Isidore Isou, pour en finir avec la conspiration du silence/Collection François Poyet"

Photobucket Album réalisé par l’Institut Culturel Roumain, Paris. Durant les mois de septembre et octobre 2007, l’Institut Culturel Roumain à Paris accueille une exposition exceptionnelle autant par sa valeur que son contenu, Collection François Poyet. Cette collection contient des livres, publications, lettres, photographies, peinture, graphique, et documents d’Isidore Isou, exposant non-conformiste, dans le contexte du néo-avant-gardisme contemporain. Isidore Isou est le fondateur du lettrisme en Occident. Image de l'exposition, ©2007, Marina Nicolaev Le vernissage a été assuré par M. Frédéric Aquaviva, philosophe et critique d’art qui a présenté l’œuvre artistique d’Isidore Isou, l’initiateur de Lettrisme et Créatique. Le lettrisme est le mouvement intellectuel essentiel du XX, fondé en 1945 par Isidore Isou, d’après le dadaïsme de Tzara (ami d’Isidore Isou), le surréalisme de André Breton ou l’existentialisme de Jean-Paul Sartre. Le lettrisme nommé plus tard également « Créatique », et «seul mouvement d'avant-garde contemporain», selon Isidore Isou, est une méthode radicale artistique qui compose de manière esthétique la quintessence des sons, onomatopées, sens, signes dans le contexte de la création.

Le lettrisme rejoint des courants comme l’hypergraphie, l’infinitésimal etc. Tout ceci se reflète aussi dans les domaines du cinéma, de la peinture, de la littérature. Le lettrisme est parfois associé à l’élitisme péjoratif (du fait de l’inaccessibilité, d’un soutien à l’élite en société), mais ce lettrisme est l’écho de „La carrière ouverte aux talents”(Cariera deschisă talentelor) où les artistes sont bienvenus quelle que soit leur origine sociale. A la

  
  
maniere américaine avec quelque chose en plus.  Hypergraphie/Pour Virginie Nr. 9, 1971, acrilic, 55x46 cm Isidore Isou est introuvable, il est quasiment inconnu sur les sites roumains, dans l’Histoire de l’art ou dans les bibliothèques roumaines, il est né le 29 janvier 1925 à Botosani en Roumanie sous le nom d’Isidore Jean Goldstein. C’est pour ce motif qu’ on le trouve parfois comme « Jean Isidore Isou » dans les sources documentaires. Dès son enfance, Isidore Isou se passionne pour Dostoievski, Proust ou Karl Marx, une influence définitive qui le marquera plus tard comme artiste. A 20 ans, lsidore Isou découvre Paris cet éternel „symbole de la Culture et Arts” , il s’y installera après la deuxième guerre mondiale. Après une vie créative et flamboyante, Isidore Isou « contestataire controversé méconnu quelquefois qualifié d’utopiste

  
  
délirant ou sulfureux » est décédé à Paris le 29 juillet 2007.  Géographie, (ensemble de neuf toiles), 1972, acrilic, 192x162 cm Sur beaucoup de sites où Isidore Isou est présenté, on souligne l’importance de l’année 1942, l’année de la cristallisation de ses concepts: inspiré par une phrase de Keyserling „le poète dilate les vocables” („poetul dilată vocalele”) , il écrit le „Manifeste de la poésie lettriste » d’où il développe la théorie de la création intégrale, surnommée plus tard « La Créatique ou la Novatique » (1942 - 1976). Selon Isidore Isou: "Avec La Créatique ou la Novatique, j'offre une base capitale de savoir et de pouvoir multiplicateur, qui explique le grand nombre de mes apports importants, inédits, dans tous les Arts (la poésie, la musique, la peinture, le roman, le cinéma, le théâtre, la danse, le mime, etc.), dans un grand nombre de Sciences (de la psychothérapie aux mathématiques, en passant par l'économie politique) et de Techniques, et je crois pouvoir me déterminer par cette révélation supérieure comme l'un des plus grands et même, selon certains des lecteurs de ce texte, comme le plus gran

  
  
d auteur de tous les temps."  Soutine, 1983, acrilic, 55x46 cm « La Créatique ou la Novatique » devient un concept liant la culture, la science et les arts qui aborde des domaines variés comme la technique, la théologie et la Vie. Quant à son attitude par rapport à la théologie, Isidore Isou affirme: « En tant que sioniste de gauche, j’étais athée. Puis j’ai lu les textes chrétiens, Saint Augustin, Léon Bloy, Bernanos, etc. ce qui m’a conduit à prendre conscience de la question théologique. Dans la méthode de la création, je ne pouvais pas accepter la prière comme solution de la totalité du monde… » « Maintenant je ne suis plus juif, je n’accepte pas les rites juifs, j’ai une autre religion qui est constituée par l’hyper-théologie qui explique que la théologie, bien que nécessaire, n’a pas à détruire les autres domaines, l’art, la science, la technique comme la théologie précédente. » (Isidore
  
  
Isou, Entretiens avec F. Devaux, La Bartavelle Editeur, 1992).  14 juillet, 1981, acrilic, 55x46 cm La première intervention lettriste d’Isidore Isou et Gabriel Pomerand fut la publication en 1946 de la revue « La dictature lettriste ». Il y développe ses théories du mouvement lettriste utilisant les concepts de l’esthétique, de la philosophie, de l’économie et de la politique.Il connait André Gide, Jean Paulhan, Max-Pol Fouchet, Raymond Queneau et les autres personnalités françaises. En 1951, Isidore Isou réalise un film expérimental présenté à Cannes par Jean Cocteau. Entre les années ’50, ’60, ’70, c’est la grande ouverture et l’émulation d’Hypergraphie
  
  
enrichie par ses créations "méca-esthétiques" et "aphoniques".  14 juillet nr. 14, 1981, acrilic, 55x46 cm Parmi ses traités publiés : « Les Journaux des dieux » (1950), « Les Nombres » (1952), « Fondements pour la transformation intégrale du théâtre » (1952), « Amos ou Introduction à la métagraphologie » (1952), « Le Centre de plein emploi » (1955), « Introduction à l'esthétique imaginaire », « Antonin Artaud torturé par les psychiatres », « Mémoire sur les forces futures des arts plastiques et leur mort », « Quelques certitudes théologiques et esthétiques » (1960), « Chapitres et colonnes polyautomatiques » (1964), « Les bases de la culture scolaire ou Introduction à la Kladologie » (1972), etc. Son Traité d’érotologie « Initiation à la haute volupté », publié en 1960 sera censuré jusqu’en 1977. Les reconnaissances institutionelles du lettrisme viendront sous la pression des évènements de Mai 68 qu’ Isidore Isou avait pressentis après la parution du „Soulèvement de la jeunesse” en 1949, nous mentionne le critique Frédéric Aquaviva. Autour de ses idées se retrouvent des artistes tels que Jacques Spacagna, Roberto Altmann, Roland Sabatier, Alain Satie, Francois Poyzet, Broutin etc. Son non-conformisme en art à travers le rapport art- artiste précède la parution d’un art conceptuel. Les années ’90 offrent à Isidore Isou une ouverture incendiaire et en 2004 il réussit à publier un livre de 1400 pages « La Créatique ou la Novatique » (1941-1976), à la Maison d’édition Dante. Isidore Isou aborde une palette inédite de « danse infinitésimale », « photographie a-optique », « art infinitésimal » (ou « esthapéïrisme »), « théâtre discrépant » l’« excoordisme » où le spectacle de la création destiné aux récepteurs et les incluent est plus important que le produit finit. Depuis « Érotologie infinitésimale et mathématique » jusqu’à « Manifeste pour une nouvelle psychopathologie et une nouvelle psychothérapie » Isidore Isou a été et reste le précurseur d’un nouvel concept artistique autour de l’Homme et de l’Art et leur fusion créative. La collection François Poyet, lui-même artiste et membre du groupe lettriste, enrichit une page dorée dans l’histoire de la culture par la diversité
  
  
créative et sa valeur inestimable.  Image d'exposition, ©2007, Marina Nicolaev L’apport de l’Institut Culturel Roumain de Paris est remarquable dans son essai de promouvoir après la disparition d’Isidore Isou, son oeuvre théorétique et artistique , autant dans cette collection qu’il présente au public que dans l’album bilingue rédigé en mémoire de l’artiste. „Pour la première fois, l’Institut Culturel Roumain de Paris prend donc l’initiative d’organiser une exposition rétrospective d’Isidore Isou et se fait un devoir de relancer le débat autour de ce créateur d’origine roumaine – « apatride par désinvolture, anti-raciste et internationaliste par conviction », comme il se caractérisait lui-même- dont l’action et l’œuvre ont toujours visé l’élargissement de l’humain à une échelle universelle » nous a déclaré Magda Cârneci, poète et critique d’art, directrice de l’Institut Culturel Roumain de Paris. Les reproductions ont été réalisées à partir de l’album "Isidore Isou" avec la permission de l’ICR. *** Sites à consulter : Isidor Isou - http://web.mac.com/rolandsabatier/Site_14/_ISIDORE_ISOU%3A_lettrisme.html Lettrisme - http://www.lelettrisme.com/pages/03_createurs/isou.php
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