EXEAT, par Jean-Paul Gavard Perret

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Ne sois pas triste au crépuscule si les anges au masque anonyme replient leurs ailes de satin noir sous un manteau de givre. La pensée bouillonne à la croisée du bleu de ciel et celui de la mer. Au centre l’île frémit d’aise. J’y pense à toi et cette pensée bouffe l’ombre. Brise encore ta chrysalide, brûle toi au désir : ni véritables, ni illusoires tes ailes sont d’orchidée ou de feu. Tu reviens de loin serrée dans ton costume d’éclipse. Le cœur en charpie combien de fois tu tournas en orbite autour d’un soleil passager ?
Mais ton temps est toujours libre et tes piques de foudre signent ton art de vivre. Il faut toujours oublier les trahisons pour ne pas se tarir. Ta nature est ainsi : éros de l’esprit qui reprend vie. Au milieu des jeux de l’oie truqués tu fixais le silence, il te faut poursuivre les miettes de feu. Dans le déchirement délicieux des phosphènes dorés monte ta quête sur le carrousel de l’absence où brille la lampe de la caverne du cœur. Ton corps à ciel ouvert, sois patiente. Revis ta vie, suscite tes folies artésiennes. Il faut toujours du temps afin que le désir torréfié ruisselle de lumière. Conserve la nostalgie de l’autre que tu ignores mais dont chacun de ses pas t’appelle par ton nom et imprime une entaille pourpre dans la nuit. L’attente est déjà plénitude. Dans les malles perdues nous sommes tous contenus..

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